Alors qu’une réunion organisée par le ministère de l’Agriculture au sujet de la sécheresse est attendue en début de semaine prochaine, l’ensemble des syndicats ont dévoilé les mesures qu’ils comptaient défendre.

 

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Un accompagnement de court terme

Dans un communiqué du 5 août 2022, la FNSEA avait rappelé la nécessité d’apporter des mesures de soutien rapides en termes de trésorerie et de mobiliser les banques, assureurs, caisses de MSA et administration fiscale.

 

Dans son courrier adressé à la Première ministre le 19 août, la Coordination rurale précise qu’elle souhaite notamment un fonds d’allégement des charges pour « supprimer les cotisations MSA de l’année », le report des annuités bancaires en fin d’échéancier, l’exonération totale de la taxe sur le foncier non-bâti (TFNB), ou encore la levée de l’obligation de semer des cultures intermédiaires. Une position partagée par le syndicat majoritaire qui a demandé une dérogation générale aux semis de cultures dérobées.

Approvisionnement en paille et fourrages

La Coordination rurale et la Confédération paysanne proposent également une aide à l’achat et au transport de paille et fourrages pour les éleveurs, tandis que le Modef prône un blocage du prix de la paille et du foin.

 

Le Modef et la Confédération paysanne s’opposent aussi à l’approvisionnement des méthaniseurs en fourrages et paille, qui devraient être destinés prioritairement à l’alimentation animale selon eux.

Revoir les calamités agricoles

L’ensemble des syndicats demandent l’ouverture du fonds des calamités agricoles pour indemniser les pertes de récoltes. La Confédération paysanne souhaiterait qu’exceptionnellement, toutes les cultures puissent en bénéficier.

 

Contacté par La France Agricole, Joël Limouzin, en charge du dossier gestion des risques pour la FNSEA souligne l’importance de revaloriser le taux d’indemnisation et de réviser le seuil d’éligibilité au régime des calamités agricoles. Ce dernier impose un montant de dommages supérieur à 13 % du produit brut de l’exploitation.

 

Dans une lettre au ministre de l’Agriculture datée du 11 août, le Modef exige d’abaisser à 10 % (au lieu de 30 %) le seuil de pertes physiques, qui est le second critère d’éligibilité au régime des calamités agricoles.

Le stockage de l’eau

La sécheresse aura mis une nouvelle fois la question du stockage de l’eau au cœur des débats.

La FNSEA et la Coordination rurale maintiennent leurs positions en réaffirmant qu’il faut appliquer les décisions du Varenne de l’eau et permettre le stockage de l’eau en hiver.

 

« Retenir l’eau l’hiver pour pouvoir l’utiliser en période sèche relève du bon sens », écrit le Modef qui soutient quant à lui les « retenues d’eau de petite quantité ».

 

Du côté de la Confédération paysanne, il serait préférable de favoriser les pratiques agricoles économes en eau. Selon le syndicat, l’eau doit être réservée aux productions vivrières (maraîchage, arboriculture et petits fruits) et l’abreuvement des animaux.