« On prend des mesures exceptionnelles pour accompagner les agriculteurs face à des épisodes de sécheresse qui ne cessent de se répéter », a déclaré sur Franceinfo le ministre de l’Agriculture. Il a aussi confirmé qu’une « part significative » du volet agricole du plan de relance de l’économie devant être annoncé le 25 août 2020, sera consacrée à « l’adaptation de nos cultures au changement climatique ». Il a évoqué d’autres aides à la trésorerie d’urgence comme certains dégrèvements fiscaux, sans préciser de budget.

Un ministre « très vigilant »

« Pour tous les départements qui pourront relever de la calamité agricole », Julien Denormandie indique qu’il sera « très vigilant » afin que les agriculteurs concernés puissent en bénéficier. « Quand est-ce que cela se passe ? À la fin de l’épisode de sécheresse, on constate les conséquences des diminutions de rendement et on fait ces déclarations […] qui donnent lieu ensuite à des accompagnements financiers », a ajouté le ministre.

 

Dans les mesures d’urgence, outre le feu vert à l’utilisation des jachères pour nourrir le bétail et au décalage des dates de semis des dérobées considérées comme surfaces d’intérêt écologique (SIE) imposés par la politique agricole commune (Pac), le ministre a reparlé le versement anticipé d’acomptes « plus élevés » de la Pac, et des « dégrèvements sur la taxe foncière que paient les agriculteurs » pour les régions les plus sinistrées.

Les syndicats aux aguets

En début de semaine, le Modefa demandé l’activation du fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) pour indemniser les agriculteurs exposés aux dégâts de la sécheresse. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert a demandé des allégements de charge voire des échelonnements de remboursements bancaires pour les entreprises agricoles.

 

« Au-delà de ces mesures de très court terme, agronomiques et financières, il faut surtout préparer l’avenir, c’est l’objectif du plan de relance ou une part conséquente du volet agricole du plan de relance sera consacrée à l’adaptation de notre agriculture aux effets du changement climatique », a ajouté Julien Denormandie.

Trois pistes

Sur ce volet il a cité trois exemples : le financement de l’achat de matériaux de protection contre la grêle, le financement de la recherche pour trouver des semences plus adaptées aux bouleversements climatiques, et l’amélioration de la gestion des ressources, en particulier en eau.

 

« Après la sécheresse, il y a des orages très violents, de la grêle : aujourd’hui, on a des matériaux pour se protéger contre ces phénomènes, qui coûtent cher, il faut pouvoir les financer pour accompagner nos agriculteurs », a ajouté le ministre qui se rend dans deux exploitations de Haute-Garonne ce vendredi.

 

Pour la gestion de l’eau, Julien Denormandie a jugé « absolument pas normal » qu’un projet de construction de bassin de rétention d’eau puisse « prendre 8 à 10 ans » et évoqué des « mesures de simplification » à engager « dans la concertation » afin d’éviter « les conflits d’usage ».

 

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