Le Canada, qui donne le la sur le marché mondial du blé dur, devrait produire entre 5,7 et 6 millions de tonnes pour 2022-2023. Ce chiffre est supérieur à la récolte habituelle (entre 5 et 5,2 millions de tonnes les cinq dernières années), grâce notamment à des surfaces en hausse de 10 % par rapport à 2021-2022.

 

La sole de blé dur s’établit ainsi à 2,4 millions d’hectares cette campagne, « un record depuis le début des années 2000 », informe Yannick Carel, chargé d’études en économie et stratégie d’exploitation chez Arvalis.

 

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Forte production nord-américaine

Si les blés durs canadiens ont été semés tardivement, en limite de période optimale, cela ne devrait pas pénaliser les rendements qui sont annoncés bons. Même constat aux États-Unis, où la production devrait atteindre 2 millions de tonnes contre moins de 1 million de tonnes en 2021, année catastrophique.

 

La forte production nord-américaine va arriver dans un contexte de faibles stocks mondiaux, établis entre 7,7 à 7,8 millions de tonnes en juin 2022, un niveau proche des plus bas observés. « Cela va détendre un peu le marché mais pas avec une grande ampleur », anticipe Yannick Carel. Car les récoltes européennes ne devraient pas dépasser 7 Mt contre 7,7 Mt l’an dernier et 8 millions de tonnes en moyenne quinquennale.

La sécheresse pénalise l’Europe

Les cultures dans les principaux pays producteurs de l’Union européenne (France, Italie, Grèce, Espagne) ont été pénalisées par la sécheresse depuis la mi-mai. L’Italie a par ailleurs semé en mauvaises conditions si bien que sa production plafonne à 3,3-3,4 millions de tonnes cette année contre 4 millions de tonnes les cinq dernières campagnes. Le pays sera donc potentiellement aux achats (lire l’encadré).

 

Quant à la France, sa récolte est estimée à environ 1,35 million de tonnes contre 1,6 million de tonnes en moyenne quinquennale. Ainsi, « le marché va probablement rester sur des niveaux de prix élevés par rapport à la moyenne quinquennale », estime Yannick Carel. Et d’insister : « Même avec l’augmentation du prix de l’azote, le blé dur reste rentable avec les niveaux de cours actuels (410 €/t au début d’août, prix agriculteur), même par rapport au blé tendre. »

 

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