Soutien au développement des gaz renouvelables, électrification massive des usages, mesures d’interdiction des chaudières à gaz dans les logements… Pour France Gaz, les récentes annonces du gouvernement pour accélérer la décarbonation de la France à l’horizon de 2030 envoient « des signaux contradictoires ». Si l’industrie gazière se félicite de l’ambition affichée par le gouvernement, « la place attribuée aux solutions gaz et aux innovations de la filière des gaz renouvelables pourrait encore être amplifiée pour atteindre plus vite cet objectif », indique Jean-Marc Leroy, le président de France Gaz, dans un communiqué diffusé le 1er juin 2023.

Une cible de 20 % de gaz renouvelables en 2030

Pour la filière gazière, les mesures réglementaires annoncées par la ministre de la Transition énergétique, en particulier celles relatives au tarif d’achat de la production de biométhane, sont encourageantes pour relancer la dynamique de développement des projets. Néanmoins, France Gaz veut aller au-delà des 15 % de gaz renouvelables fixés par le gouvernement et vise une cible de 20 % en 2030.

Pour atteindre cet objectif, la filière attend davantage de reconnaissance et de soutien vis-à-vis des filières innovantes que sont la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et la méthanation. Dans le cadre de la loi de programmation énergie climat, France Gaz souhaite inclure les gisements de déchets, valorisables par ces filières, dans les scénarios de mix énergétiques décarbonés de 2050.

« Des signaux inquiétants avec l’arrêt des chaudières à gaz »

Le 22 mai, lors de la présentation des cibles sectorielles de décarbonation pour 2030, la Première ministre Élisabeth Borne a indiqué vouloir réduire la part du chauffage dans le bâtiment. Mais pour l’industrie gazière, cette réduction indique clairement l’intention d’annoncer la fin des chaudières à gaz dans le logement, même pour les foyers souhaitant recourir aux gaz renouvelables.

Rappelant les coûts associés aux travaux de rénovation énergétique et l’augmentation des prix de l’électricité, l’impact de telles mesures n’est pas sans conséquence sur le pouvoir d’achat et le quotidien des Français, en particulier en l’absence d’alternatives pour les personnes vivant en milieu rural ou en logement collectif, alerte la filière.

De plus, l’électrification « trop rapide du parc de chauffage » représente un risque pour la soutenabilité des réseaux électriques en hiver. « Les pouvoirs publics ne doivent pas sous-estimer le rôle du gaz dans la gestion de la pointe énergétique, et conserver une vision équilibrée du mix énergétique », estime France Gaz.

Des propositions pour soutenir le développement du biogaz

Participant aux différents groupes de travail de la loi de programmation énergie climat, France Gaz entend donc défendre les intérêts de la filière. Elle propose ainsi de :

  • Soutenir et accélérer le développement de l’ensemble des énergies renouvelables et à bas carbone ;
  • Privilégier une approche équilibrée, conciliant transition énergétique et résilience du système énergétique ;
  • Conserver la possibilité de recourir aux solutions gazières en l’absence de solution alternative, comme la Pac hybride et les chaudières à très haute performance ;
  • Encourager les ménages à recourir aux gaz verts pour l’alimentation de leurs équipements.