À l’initiative de la chambre d’agriculture de la Meuse, Thierry et Lucas Weber, le père et le fils, ont accueilli une centaine de bénévoles lors du week-end de la Toussaint, du 31 octobre au 2 novembre 2024 à Merles-sur-Loison. Leur objectif : implanter 5 kilomètres de haies, portant ainsi à 18 kilomètres le linéaire total de l’exploitation de 220 hectares.
Avec une association
Ces bénévoles sont venus parfois de très loin, comme ce participant des Pyrénées-Atlantiques, à l’appel de l’association « La Repousse ». Basée dans les Ardennes voisines, celle-ci s’est spécialisée dans les chantiers collectifs pour soutenir l’agriculture locale.
La ferme « Terre de Bon Sens » était tout indiquée pour bénéficier de cette aide précieuse, avec un parcours qui atteste de la préoccupation des deux agriculteurs vis-à-vis du maintien de la biodiversité.
Le retour de l’élevage sur l’exploitation
« Alors qu’historiquement, la ferme avait des animaux, nous avons arrêté l’élevage il y a dix ans, retourné les prairies pour des cultures, raconte Thierry. Mais nous avons compris que nous faisions fausse route, car l’élevage est indispensable au maintien des paysages. »
« Nous avons peu à peu réintroduit des animaux et aujourd’hui nous avons un troupeau de vaches allaitantes, des porcs gascons et, depuis peu, des volailles, décrit-il. Tout est commercialisé en circuits courts. » L’exploitation est actuellement en conversion à l’agriculture biologique.
« Il y a trois ans, nous avons planté 27 hectares de noyers dans l’objectif de produire de l’huile, explique Lucas. Travailler sur l’agroforesterie est une suite logique dans notre façon de raisonner nos modes de production. « Les haies nous permettent de redécouper notre parcellaire, installer des pâturages tournants pour les bovins et des parcs pour les volailles. »
Aides financières
Récemment, 13 kilomètres de haies ont été implantés avec des essences adaptées à la Lorraine. Damien Viarre, conseiller en biodiversité à la chambre d’agriculture, a assuré le suivi administratif et technique. C’est lui qui a suggéré de faire appel à l’association.
Les bonnes volontés étaient logées dans une maison familiale rurale proche, assurant la logistique comme la préparation des repas et apportant une partie du matériel. Au total, sur les 18 kilomètres de haies de la ferme, 25 000 plants en godets ont été plantés, pour un coût de 2 € par plant, soit 50 000 €. Le reste à charge pour l’exploitation est de 10 %, grâce à des aides du Feader (1), de l’agence de l’eau Rhin Meuse, du conseil régional.
(1) Fonds européen agricole pour le développement rural.