Les 10, 11 et 12 juin, la FNSEA a bloqué 17 raffineries pour protester contre l’augmentation des importations d’huile de palme en France, ce qui pèse sur la filière biodiesel. Principalement en cause : l’autorisation gouvernementale donnée à Total pour le démarrage de la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), impliquant l’importation de plus de 300 000 tonnes d’huile de palme par an.
Le gouvernement a affirmé qu’il ne reviendrait pas sur sa décision. Le début de l’activité du site de Total était prévu pour cet été, mais a finalement été repoussé au premier trimestre de 2019.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne ont également manifesté de leur côté pour dénoncer un « double discours » de la FNSEA. Ils estiment que le syndicat majoritaire sert les intérêts du groupe Avril, qui importe 200 000 tonnes d’huile de palme chaque année. À la recherche de nouveaux débouchés, Avril a lancé le 8 novembre Oleo100, un carburant issu exclusivement d’huile de colza français.
Autre élément pesant sur la compétitivité de la filière française : l’importation de biodiesel argentin subventionné. Après enquête, la Commission européenne a annoncé, le 25 octobre, qu’elle n’instituera pas de mesures antidumping provisoires avant février 2019 contre ces importations. À cette date, Bruxelles doit décider de mettre en place ou non des droits compensatoires définitifs. Hélène Parisot