«Depuis que nous avons amélioré l’aération et installé la brumisation, nos laitières supportent mieux les périodes de canicule, de plus en plus fréquentes. Elles pâturent la nuit. En stabulation, dans la journée, elles ne cherchent plus à s’asperger avec l’eau des abreuvoirs pour se rafraîchir. Et elles se couchent dans toute l’aire paillée, alors qu’avant, elles avaient tendance à se regrouper dans un coin », observent Sébastien et Virginie Durand, éleveurs à Gabrias, en Lozère.

Leur bâtiment, construit en 2006, a été bien isolé. Des ouvertures sur les côtés et au faîtage assurent une aération statique. Mais avec l’ajout d’un appentis, qui a porté la largeur à 40 mètres pour une longueur de 50 mètres, cela ne suffisait plus à préserver une température acceptable l’été. « Au-delà de 20 à 25 °C, les vaches souffrent de stress thermique », explique Sébastien.

Préserver la production

Au printemps 2018, dans le cadre d’un plan d’amélioration du bâtiment, les éleveurs ont ajouté une rangée de trois ventilateurs équipés d’une brumisation, et une autre de deux ventilateurs simples, soufflant en sens inverse des premiers. L’air fait ainsi un aller-retour dans la stabulation. Deux ventilateurs plus petits aèrent la travée des veaux. Une sonde de température et d’humidité, placée au milieu du bâtiment, pilote les ventilateurs et la brumisation en fonction des consignes données.

Durant l’été, Sébastien et Virginie ont réussi à maintenir dans la stabulation un différentiel de 8 à 10 °C par rapport à la température extérieure. « L’ambiance était nettement plus fraîche. C’était agréable pour nous, comme pour les vaches ! », souligne Virginie. La brumisation se déclenche par cycles de trois secondes, toutes les une à deux minutes. « L’eau ne mouille pas du tout les animaux ou le matériel. Les fines gouttelettes s’évaporent en rafraîchissant l’air avant d’arriver au sol », constate Sébastien.

Pour les ventilateurs, la brumisation, la sonde et la station de pilotage, l’investissement s’est chiffré à 17 000 €. « Nous devrions l’amortir rapidement », estime l’éleveur. Avec une meilleure ventilation, la paille reste sèche plus longtemps. « Je ne paille plus que le matin, et j’économise en moyenne un kilo par vache et par jour », dit-il. L’amélioration du bien-être des vaches se répercute sur la production de lait. « Avant, l’ingestion fléchissait durant les fortes chaleurs de même que le niveau du lait dans le tank, qui avait ensuite du mal à remonter lorsque la température rafraîchissait, ajoute Sébastien. Durant l’été 2018, l’ingestion s’est mieux maintenue et la perte de lait a été réduite. »

Frédérique Ehrhard