Lorsque Julien Lacam rejoint en 2006 son père sur l’exploitation familiale, le Gaec Le Val du Mazet, les possibilités d’agrandissement sont minces. À côté d’un cheptel de quatre-vingts vaches montbéliardes et d’un troupeau annexe d’une vingtaine de limousines, l’exploitant se lance, à son installation, dans la construction d’un atelier de veaux de boucherie sur paille de 120 places. Déçu du mode de conduite « industriel » imposé par ses précédents intégrateurs, il se tourne vers Juviveau Productions au début de l’année 2020. « L’alimentation distribuée, à base de lactosérum, n’était pas cohérente avec ma vision de l’élevage sur paille. La plupart des veaux ne finissaient pas leur seau, explique Julien. De plus, les intégrations, à deux ou trois semaines d’âge, me causaient davantage de problèmes sanitaires. »
Des animaux plus vigoureux
L’exploitant a démarré sa première bande avec Juviveau Productions en avril. L’activité est entièrement intégrée. Les veaux sont sélectionnés par le négociant en bestiaux Bidegain, au Pays basque. L’alimentation de fabrication française, composée à 50 % de poudre de lait écrémée, est fournie par l’intégrateur.
Les veaux, qui entrent à cinq semaines (75 kg), sont aux soins de l’éleveur durant dix-neuf semaines, pour atteindre 140 à 150 kg de carcasse. La rémunération est de l’ordre de 100 € par animal.
La technicienne, Delphine Lafage, passe chaque semaine ajuster le plan d’alimentation et les apports en fer. Depuis 2003, elle accompagne des éleveurs dans la création d’ateliers sur paille. « Si ce type d’élevage est un engagement en termes de bien-être animal, on constate également moins de problèmes d’aplombs », relève-t-elle. Sur leur durée de vie, de 200 à 300 kg de paille sont nécessaires par veau. « C’est une charge de travail et un coût supplémentaire (de 20 à 25 €/veau), mais mes animaux savent me le rendre. Ils sont plus vigoureux au démarrage », appuie Julien.
Lucie Pouchard