Comment organiser un projet de long terme autour du bien-être animal ? Ceci alors qu’il est difficile de savoir comment changera la posture de la société et que l’univers technologique lié au bien-être animal va évoluer. Dans ce contexte, l’anticipation est presque impossible. Pourtant, « nous devons sortir de notre zone de confort professionnel », souligne Catherine Bausson, chef de projet en élevage à la chambre d’agriculture de Normandie, à propos du programme Lit Ouesterel (1). Celui-ci faisait l’objet, le 23 avril, de plusieurs réunions au Gaec Saillard, dans l’Orne.
Ce projet, entrepris en 2017 par l’Inra, est aujourd’hui doté de fonds issus du Programme d’investissements d’avenir, après avoir été désigné lauréat de la Caisse des dépôts et consignations, le 4 janvier dernier. « Il bénéficie d’un horizon de travail sur dix ans et associe une trentaine de partenaires institutionnels et privés. Le projet s’appuiera sur trois territoires pilotes au sein du Grand Ouest, en Bretagne, Normandie et Pays de la Loire », détaille Ségolène Colette, chef de projet innovation en productions animales pour la coopérative Agrial, également partenaire.
Grand public associé
« Dans cet environnement fluctuant, les parties prenantes ont décidé d’adopter un fonctionnement sous forme de “living lab”, poursuit-elle. Ce mode organisationnel, éprouvé dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, implique citoyens, habitants et usagers comme des acteurs clés des processus de recherche et d’innovation. »
Associer le grand public reste difficile. Les réunions d’information du 23 avril ont, par exemple, rassemblé les acteurs professionnels, mais peu de particuliers. « À l’avenir, il faudra revoir la forme ou le mode de communication », constatent les éleveurs du Gaec Saillard, qui accueillaient ces événements. L’enjeu : adapter la formule du « living lab » en milieu rural.
(1) Laboratoire d’innovation territorial Ouest territoires d’élevage.