Quatre mètres pour un couloir d’affourragement dans la bergerie, c’est beaucoup trop large et trop coûteux pour Christophe Avisse. À la tête de 650 brebis romanes à Authon-du-Perche dans l'Eure-et-Loir avec son épouse Nathalie, il a conçu et monté l’ensemble du bâtiment autour de couloirs de 1,5 m de largeur pour optimiser le montant de l’investissement, tout en privilégiant le confort de travail. Ils ont ouvert leurs portes le 10 septembre dernier, lors d’une journée organisée par le réseau Cap filières Val de Loire.

Au fil des agrandissements, le principe d’une circulation fluide des animaux et des travailleurs a toujours guidé le choix des associés. Les brebis vont et viennent sur les aires paillées de la partie « maternité » à la partie « fin de gestation et allaitement ». Chacun des parcs accueille une cinquantaine de brebis gestante ou trente-trois brebis allaitante et est placé devant l’auge de 80 cm affectée exclusivement à la distribution de concentré. Le foin ou l’enrubannage est disposé à volonté dans un râtelier sur l’aire paillée. Ils sont approvisionnés grâce à un valet de ferme.

Des ouvertures bien réparties

Les parois des cases sont composées de barres et tubes métalliques carrés ou en U achetés en gros chez un fournisseur local. « Nous les avons ensuite fait galvaniser chez un spécialiste du Loiret », explique Nathalie. La découpe et l’assemblage avec des planches en bois ont été imaginés par Christophe pour s’ouvrir facilement. Ainsi, chaque parc « maternité » est accessible par une barrière de 2 m de largeur. Le « loquet » qui se soulève est un morceau de fer « U » qui solidarise deux parois. Le principe est le même pour les cases d’agnelage installées sur l’aire paillée. Les associés entrent dans chacune d’elles aussi bien par le couloir de circulation que par l’aire de vie. À aucun moment, ils ne sont obligés de sauter par-dessus une paroi de séparation.

Les cases de mise bas mesurent 1,56 m² (1,25 m x 1,25 m) pour intervenir aisément autour des animaux. L’abreuvement est automatique grâce à un modèle à poussoir commun à deux cases. Chaque événement concernant la mise bas est noté sur « l’ardoise » peinte sur le bois à l’entrée de la case. « Nous l’effaçons avec une poignée de paille quand brebis et agneaux rejoignent le lot », indique Nathalie.

Avec 220 % de prolificité, les mises bas demandent un suivi rigoureux. « Nous apportons du colostrum régulièrement aux nouveau-nés, explique Nathalie. Nous pratiquons aussi des adoptions et les surnuméraires partent en nurserie. » Ce local attenant à la bergerie est sur caillebotis pour que les animaux soient toujours au sec. Une louve leur délivre du lait à la bonne température en continu. Petit à petit, ces agneaux commencent à consommer de l’aliment pour se familiariser avec le régime de l’engraissement. La sortie de la nurserie a lieu lorsqu’ils ont atteint le poids de 12 kg. Les cases réservées à la finition sont installées le long d’un pan de la bergerie. La distribution de l’aliment dans les nourrisseurs est automatique grâce à des vis. « Pour simplifier le travail, ce concentré est le même que celui que j’apporte aux brebis en fin de gestation et durant l’allaitement, explique Christophe. Il est composé d’orge produit sur l’exploitation et de tourteau de colza acheté. » Autre outil qui simplifie le travail, le convoyeur acheté d’occasion et qui sert pour la taille des pieds des brebis (1).

Incompatibilité des logiciels

Les plus gros agneaux sont pesés chaque semaine dans la bascule électronique installée dans le fond de la bergerie. Tout le temps gagné grâce à la circulation fluide des agneaux jusqu’à la bascule est perdu en raison de l’incompatibilité des outils entre eux. « Le nouveau logiciel de troupeau (Oviclic) ne peut lire les enregistrements de la pesée (Bio-Control) alors que l’ancien logicel (Ovitel) est compatible avec tous nos outils, se désole Christophe Avisse. Nous utilisons donc toujours l’ancienne version (Ovitel) afin de pouvoir trier facilement les animaux. S’il y a une panne, nous serons toutefois sans solution. » La déception est grande pour les exploitants.