Les difficultés à trouver de la main-d'œuvre qualifiée dans les concessions entraînent des difficultés à trouver des créneaux pour les interventions simples. De nombreux agriculteurs s'équipent désormais pour les réaliser à la ferme. Pour travailler sur les machines en sécurité, il convient alors de choisir un cric adapté. Afin de ne pas se tromper de système de levage, il est impératif de connaître le poids des engins qui seront manipulés mais aussi le type de sol sur lequel va reposer le cric.

En effet, certains modèles ont une plus grande surface de contact avec le sol et donc auront moins tendance à s’enfoncer sur des revêtements meubles. Des cales peuvent venir en complément, pour assurer au cric une position le plus à plat possible et ainsi éviter le risque de basculement de la machine surélevée. Il convient de placer une cale en bois ou dans l’idéal un patin en caoutchouc entre le cric et le matériel, pour limiter au maximum le risque de ripage mais aussi éviter d’abîmer l’outil levé et le mord du cric.

Les crics mécaniques

Les crics mécaniques sont simples à mettre en place et à entretenir. (©  Paul Denis/GFA)

Deux modèles de crics mécaniques existent sur le marché. L’un est muni d’un simple levier et l’autre d’une manivelle qui entraîne une crémaillère. Le premier, le modèle à levier se déclinent en différentes versions, dont certaines très polyvalentes offrent une tête à plusieurs positions. En plus de lever les machines, il est ainsi possible de tirer, pousser, écarter et tendre avec l'outil. Sur le second, la manivelle entraîne une cascade de pignons qui sert à hisser la machine le long d’une crémaillère.

Ces deux solutions ont l’avantage d’être simples à mettre en place en cas d’urgence, d’autant plus qu’ils sont plutôt légers à transporter, mais ils ont l’inconvénient de demander un effort à l'opérateur. En outre, cet outil offre une prise au sol moins importante que les autres crics, il est donc important de s’assurer que l’objet est parfaitement stabilisé ou arrimé avant de le lever.

Les crics hydrauliques

Les plus gros modèles de crics rouleurs nécessitent une hauteur minimale pour être mis en place. (©  Paul Denis/GFA)

Les modèles hydrauliques, déclinés en crics bouteilles et en crics rouleurs hydrauliques, sont composés d’un fût et d’un ou plusieurs vérins. Ces outils fonctionnent selon le principe de Pascal : un levier vient actionner un piston qui envoie de l’huile dans la chambre arrière du vérin de levage. Ce dernier peut être composé de plusieurs étages. Cette action a pour conséquence de le faire sortir vers le haut dans le cas des crics bouteilles ou en actionnant un parallélogramme sur les crics rouleurs hydrauliques.

Les modèles appelés bouteilles ont l’avantage d’être très compacts pour une force de levage très importante, jusqu’à 100 tonnes pour les modèles les plus lourds. A contrario, les crics hydrauliques rouleurs sont plus massifs mais aussi plus stables. Il est ainsi possible de les utiliser sur de nombreux types de terrains plus ou moins stabilisés. Les roulettes qui les équipent permettent de les deplacer précisément et facilement sur des sols lisses. Leur puissance peut monter à un maximum de 60 tonnes pour les modèles poids lourds.

Les crics bouteilles sont basiques et peuvent être munis de plusieurs vérins. (©  Paul Denis/GFA)

Crics hydropneumatiques

Les modèles combinant pneumatique et hydraulique regroupent efficacité et praticité. Avec ces crics, il n’est plus utile de pomper à outrance pour élever une machine de quelques centimètres : il suffit d’appuyer sur un interrupteur ou joystick pour actionner une vanne. Cette dernière libère alors l’air sous pression pour alimenter un moteur à air qui vient entraîner la pompe hydraulique. Ensuite, la ou les tiges du vérin sortent. Un clapet anti-retour est installé. Il sert de sécurité « homme mort », au cas où l’arrivée d’air viendrait à être brutalement coupée.

Dans ce cas, le vérin est bloqué en position haute. Ces modèles sont ergonomiques mais lourds. Ils sont montés sur des roulettes qui nécessitent une surface lisse. Les crics hydropneumatiques sont peu nomades car en plus de leur poids, ils nécessitent une arrivée d’air conséquente, certains modèles, par exemple, consomment jusqu’à 350 l/min et ont besoin d’une pression de 9 à 12 bars.