Constituer un stock de semences locales en ramassant les graines des plantes fourragères avant la fenaison, c’est l’objectif du GIEE « Prairies, Semences, Biodiversité, Patrimoine ». Pour ce groupe d’agriculteurs soucieux de préserver la biodiversité, la conservation des prairies et des espèces locales est un enjeu majeur. Ils se sont rapprochés de la plateforme technologique du lycée agricole de Vesoul, installée à Port-sur-Saône (Haute-Saône), pour développer une machine capable de récolter les graines des plantes, sans les couper.
En collaboration avec le fournisseur de pièces agricoles AgriEst, la plateforme, ainsi que des étudiants en deuxième année de BTS GDEA, ont donc créé une brosseuse portée, une machine qui récupère uniquement les épis et les graines des plantes. En fonctionnant sans couper la plante, ce concept permet de faucher sa prairie par la suite.
Simple et adaptable
Le principe de la brosseuse est simple. Elle va peigner les plantes montées en graines, à l’aide d’une brosse rotative. Cette dernière tourne dans le sens inverse de l’avancement, pour aspirer les graines et les épis. Grâce à la force centrifuge, ils vont être propulsés dans une trémie d’une capacité de 200 litres, placée derrière la brosse. « Deux trappes sont prévues, l’une pour la vidange et l’autre pour la visite, ce qui facilite la manipulation du produit collecté », détaille Alexis Kaiser, technicien chargé du développement technique pour la plateforme.

Le modèle développé sur le lycée sera monté sur le relevage avant. Il possède une largeur de travail de 2,4 m et une largeur totale de 2,7 m. La brosse sera entraînée par un moteur hydraulique. « Des solutions similaires existent sur le marché, mais elles sont coûteuses et n’offrent pas les mêmes capacités de réglages », explique Alexis. Cette machine sera munie d’une tôle de rappel située derrière la brosse, qui assurera l’arrivée des graines dans la trémie. Cette tôle reçoit ici la possibilité d’être ajustée manuellement grâce à un débattement de 10 cm. Ce réglage permet d’adapter l’effet venturi. La brosseuse pourra alors bénéficier de plus ou moins d’aspiration pour s’adapter aux différentes conditions.
Un coût de 10 000 €
Le développement de ce prototype a nécessité un soutien financier important. Après plusieurs tentatives infructueuses pour obtenir des subventions, le projet a finalement vu le jour grâce à AgriEst. Le fournisseur a décidé de financer intégralement la conception, à hauteur d’environ 10 000 €. Ce soutien a été déterminant pour permettre la mise au point du prototype et son passage en phase de test. En ce printemps c’est surtout la phase de construction qui débute dans les ateliers du lycée, mais les agriculteurs se donnent déjà rendez-vous au champ pour observer le résultat de leurs projets.
(1) Alban Gallezot, Lucas Darbot, Émilien Carrière et Elise Sother.