Sécheresse, canicule, grêle, gel ou inondations : l’agriculture sera sans doute de plus en plus confrontée aux aléas climatiques. Quand les semis de colza ne lèvent pas, que les maïs sèchent, les prairies deviennent des paillassons ou les arbres fruitiers sont hachés par les grêlons, l’économie des exploitations est touchée. Pour faire face aux dommages, des outils existent comme le régime des calamités agricoles ou l’assurance récolte. Mais ils méritent d’être revus et mieux articulés pour garantir une meilleure protection des agriculteurs.

L’assurance récolte, qui s’est développée à partir de 2005, a connu un succès limité. En grandes cultures et en vigne, le taux de couverture des surfaces est d’environ 30 %. Et il est très faible en arboriculture, secteur où le coût de la souscription est trop élevé pour bon nombre de producteurs, comme on a pu le constater dans la Drôme ou l’Isère, deux départements touchés par des orages de grêle fin juin.

Les assureurs se plaignent de ne pas gagner d’argent avec l’assurance climatique. Accroître le nombre d’agriculteurs qui y souscrivent permettrait une meilleure mutualisation des risques, sans que pour autant celle-ci devienne obligatoire, car chacun doit être libre de ses choix, tout en cernant bien l’intérêt que présente le fait de s’assurer. Mais, pour cela, il faudrait rendre les contrats plus attractifs et mieux adaptés à certaines productions, même s’ils ont déjà évolué avec l’instauration d’un contrat socle il y a trois ans. La France a ainsi la possibilité de mettre en œuvre le règlement européen dit « omnibus » qui permet de déclencher l’indemnisation dès 20 % de pertes (au lieu de 30 %) et de subventionner à 70 % les primes d’assurance (et non plus à 65 %). Mais Paris n’a pas décidé à ce jour d’appliquer cette mesure pourtant susceptible d’inciter davantage d’agriculteurs à souscrire. Un choix qu’il faudra trancher dans le cadre des discussions à venir sur la future Pac.

Le ministre de l’Agriculture a lancé une consultation sur l’amélioration des outils de gestion des risques en demandant aux syndicats et organisations professionnelles de rendre leurs recommandations en septembre. Tous ces éléments devront donc être mis sur la table des réflexions sans oublier pour autant l’épargne de précaution, la prévention avec le stockage de l’eau ou le financement de filets paragrêle. L’occasion de rebâtir les solutions les mieux adaptées aux besoins des agriculteurs.