Les producteurs de grandes cultures ne seront plus couverts par le dispositif public à partir de 2009. Quelle répercussion cela a-t-il eu sur la campagne d'assurance?

Moins de 1% de nos assurés céréaliers et viticulteurs ont contracté une assurance multipéril. Seuls ceux qui ont les plus gros risques se sont assurés.

Cette année, nous avons été pénalisés par le flou réglementaire et la publication beaucoup trop tardive des arrêtés. Nous attendons encore les modalités de fonctionnement de la déduction pour aléas (DPA), notamment quel sera le niveau de franchise nécessaire pour bénéficier de l'avantage fiscal de la DPA sans tomber dans la non-assurance.

Si on ajoute la baisse de la subvention publique, qui prend en charge 25% de la cotisation contre 35% auparavant, l'assurance récolte manque d'attractivité pour les agriculteurs. Pour nous, 2009 est une année expérimentale et nous restons sur la réserve.

Que faudrait-il pour que l'assurance récolte soit attractive?

Il faudrait d'abord augmenter fortement les subventions publiques aux assurances multirisques climatiques: 25% de la cotisation pour les grandes cultures n'est pas suffisamment incitatif! Plus il y aura d'assurés, plus les risques seront mutualisés et les coûts diminués.

En revanche, nous pensons que le risque «grêle» n'a pas besoin d'être subventionné pour les grandes cultures.

Travaillez-vous sur l'assurance fourrage?

On y travaille, bien sûr, mais il est hors de question que nous l'expérimentions sans soutien public: nous ne pouvons pas prendre tous les risques. Nous assurons déjà le maïs ensilage à hauteur des rendements grain des années antérieures.

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L'Etoile détient près de 10% du marché de l'assurance agricole, avec 12.000 sociétaires. Elle propose deux contrats multirisques climatiques.

- Le premier assure par culture, avec une franchise de 25%.

- Le second couvre davantage la grêle, avec une franchise de 5 à 10% à la parcelle.