« L’élan pour l’agroécologie connaît des contrecoups », selon la députée Jourdan

En ce 20 mars 2025 démarre la vingtième « Semaine pour les alternatives aux pesticides », portée tous les ans au début du printemps par Générations futures. L’occasion pour l’association d’organiser un évènement avec France Nature Environnement (FNE) le 19 mars à l’Assemblée nationale pour revenir sur « 20 ans d’avancées et de reculs en France ».

« L’agroécologie semble disparaître progressivement des discours politiques »

« Aujourd’hui, nous avons de grands motifs d’inquiétude », s’est exprimée la députée Chantal Jourdan (Orne, socialiste et apparentés), à l’initiative de l’évènement. « Dix ans après le tournant agroécologique formulé par Stéphane Le Foll, l’agroécologie semble disparaître progressivement des discours politiques et des textes de loi », a-t-elle regretté. Cet « élan, pourtant nécessaire à l’agriculture, connaît aujourd’hui des contrecoups ».

Générations futures parle d’une « inflexion importante dans la politique nationale de réduction des pesticides. » Les partisans de la diminution de l’usage des phytos regrettent en particulier, ces derniers mois :

• L’abandon du Nodu au profit du HRI-1 pour suivre les objectifs d’Ecophyto 2030 ;
• Un projet de loi d’orientation agricole (PLOA) jugé « insuffisant et sans ambition » ;
• La proposition de loi pour « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » des sénateurs Duplomb et Menonville. Deux éléments font en particulier réagir : la proposition de réintroduction de l’acétamipride (insecticide de la famille des néonicotinoïdes) par dérogation, et la création d’un comité d’orientation pour la protection des cultures, défendu par la ministre de l’Agriculture et dénoncé par l’Anses ;
• Une proposition de loi visant à autoriser l’épandage par drone sous conditions, notamment en vigne ;
• La « réduction des moyens de contrôle de l’Office français de la biodiversité » (OFB).

Générations futures juge que « sous prétexte de simplification et de compétitivité », ces mesures « affaiblissent les garde-fous instaurés au fil des années pour limiter les risques liés [aux pesticides] ».