Qu’on se le dise, la mobilité professionnelle touche aussi les agriculteurs. Faire sa carrière sur la même ferme n’est pas une vérité pour tous. Nous consacrons cette semaine notre dossier à ceux qui ont sauté le pas vers une nouvelle région, voire un nouveau pays. La famille, l’installation d’un enfant, l’évolution professionnelle du conjoint ou la quête d’une structure plus grande sont autant de raisons qui poussent à changer de pâturage.
Vaincre la peur du vide
Ne parlez plus alors d’installation mais de « réinstallation ». Une opération qui demande de la préparation et de vaincre la peur du vide. Ceux qui interviennent dans l’accompagnement de ces agriculteurs l’affirment : la vente de l’ancienne ferme et l’achat de la nouvelle peuvent très difficilement être concomitants. Ces opérations devront être réalisées successivement. N’engager la vente qu’au moment d’avoir trouvé la nouvelle ferme, c’est risquer de voir filer l’affaire. Le cédant n’aura pas forcément la patience d’attendre plusieurs mois qu’un repreneur toque à la porte de son acheteur et prenne le temps de s’installer lui aussi.
Au cours du processus, l’agriculteur devra se préparer à quitter sa casquette de chef d’exploitation de quelques semaines à quelques mois. Un temps précieux pour recommencer dans les meilleures conditions et réaliser toutes les démarches nécessaires.
Les prochaines années devraient élargir le champ des opportunités, selon les professionnels de la transaction d’exploitations agricoles. Si la vague de départs à la retraite de chefs d’exploitation est le grand défi de l’agriculture française, le nombre de fermes à vendre pour ceux toujours en activité sera autant d’occasions pour se réinstaller.