En 2021, 149 agriculteurs des Pays de la Loire ont contacté le réseau Réagir, le service de la chambre d’agriculture spécialisé dans l’accompagnement des agriculteurs en difficulté. Ils sont 73 au premier semestre de 2022. « Les difficultés naissent toujours d’une combinaison de facteurs. Il n’y a pas un système ou une production qui soient épargnés, qui protègent plus qu’un autre », a expliqué Christian Petiteau, coordinateur régional de Réagir, le 26 septembre 2022 au forum « Détecter plus tôt, pour mieux accompagner ».
Le réseau a enquêté auprès de ses partenaires : banques, coopératives, négociants, MSA ou encore FDCuma. Tous peuvent être confrontés à des impayés, premier signal des difficultés. Mais les réactions sont très variables. Certaines entreprises réagissent dès le premier retard, d’autres tolèrent plusieurs années. « On attend et la situation s’enlise. L’autre écueil, c’est que chacun agit pour soi et gère seulement sa créance », a pointé Christian Petiteau.
Ancrer un réflexe collectif
Alors que l’enquête met en évidence sa capacité à trouver des solutions adaptées, Réagir invite ses partenaires à plus de réactivité et d'esprit collectif, autour de ces signes d’alerte. « C’est le seul moyen pour qu’une petite difficulté n’en entraîne pas de plus grosses », a insisté Joël Limouzin, président de la chambre d’agriculture de la Vendée. Dans le Maine-et-Loire, cinq réunions sont prévues cet hiver pour relayer cette dynamique et sensibiliser les interlocuteurs locaux.
« Être accompagné nous a permis de nous poser, de comprendre que nous n’étions pas des mauvais éleveurs et de prendre des décisions. Aujourd’hui, notre Gaec a retrouvé une trésorerie normale », a ainsi témoigné en vidéo, Didier Bonnet, producteur de lait dans la Loire-Atlantique.