La hausse des surfaces de betteraves de ces deux dernières années connaît un coup de frein. Les prix n’ont sans doute pas été à la hauteur de ce que les industriels avaient laissé espérer pour l’après-quotas. Avec 484 000 ha - en très légère baisse par rapport à 2017 -, les surfaces restent toutefois à un niveau historiquement élevé (100 000 ha de plus qu’en 2015). Sans surprise, la sécheresse qui a sévi tout au long du cycle a lourdement pénalisé les rendements partout, sauf en Auvergne. La moyenne s’établirait à moins de 81 t/ha (contre 95 en 2017), pour une production de 40 Mt, en baisse de près de 13 %. Pour les mêmes raisons climatiques, la production européenne de sucre est attendue à moins de 19 Mt (21 Mt en 2017).
À l’échelle mondiale, l’épisode de surproduction de sucre (hors 2015-2016) semble perdurer. L’excédent atteindrait entre 5 et 10 Mt, pour une production de 186 Mt. La production brésilienne (30 Mt dont 75 % exportés) montre quelques signes d’essoufflement, mais conjoncturels et liés au prix du pétrole. Elle se trouve talonnée par celle de l’Inde (34 Mt), qui exporterait 5 à 6 Mt contre 2 à 3 Mt les années précédentes. La Thaïlande enregistre aussi un record de production à 14 Mt, dont plus de 75 % exportés.
Dans ce contexte d’abondance chronique, les cours mondiaux du sucre n’en finissent pas de baisser, malgré quelques soubresauts de courte durée. Ils atteignent leurs plus bas niveaux depuis dix ans.