« Plus de soixante-dix départements vivent aujourd’hui une sécheresse exceptionnelle, tant par son intensité que par son caractère tardif, dont les conséquences touchent tous les secteurs de production », rappellent les deux syndicats dans leur communiqué commun diffusé ce 25 octobre 2018.
La balle dans le camp du ministre
Les deux organisations estiment que « le déplacement du ministre vendredi dans deux départements fortement touchés de la région Grand Est, doit lui permettre de mesurer la gravité de la situation, et le désarroi des éleveurs obligés d’utiliser prématurément leur stock de fourrage hivernal, et même pour beaucoup de vendre une partie de leur cheptel pour assurer la survie de l’exploitation ».
Qu’attendent la FNSEA et JA de ce plan ? Ils lui fixent trois priorités :
- Moraliser et faciliter l’approvisionnement des éleveurs en fourrages et aliments, avec un soutien public pour accompagner les coûts d’achat et de transport ;
- Systématiser et accélérer l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) dans tous les départements touchés ;
- Activer rapidement le fonds des calamités agricoles.
Un comité des calamités agricole tardif
De son côté, la Confédération paysanne explique ce 26 octobre 2018 qu’elle a « tenu ce mardi un secrétariat national décentralisé dans la Région Grand Est, où se rend le ministre de l’Agriculture ce vendredi, après avoir organisé une opération fourrage interdépartementale en Bourgogne-Franche-Comté. La réunion d’un comité des calamités agricoles annoncée pour “la fin de novembre ou le début de décembre” arrive donc bien tard. »
Le syndicat demande au gouvernement d’actionner deux leviers :
- Encadrer et organiser les approvisionnements de fourrage pour mettre fin à la spéculation qui sévit ;
- Mettre en place une veille psychologique pour prévoir un suivi pendant et à la sortie de l’hiver.
La Confédération paysanne dénonce aussi « le fait que des produits végétaux partent dans des méthaniseurs en France comme à l’exportation, notamment en Allemagne, alors que les éleveurs et éleveuses manquent de fourrage pour nourrir leurs animaux. Or si les éleveurs et éleveuses n’ont ni foin ni pâturage, le risque est grand qu’ils soient contraints de vendre plus de bêtes que prévues, ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences sur le cours de la viande, déjà fragilisé. »