Installé à Moustéru dans les Côtes-d’Armor, l’éleveur a constaté que l’aliment pour nourrir ses animaux qui lui avait été livré le 21 mars par un prestataire de sa coopérative, Triskalia, n’était pas conforme à celui qui lui était livré habituellement. Les analyses effectuées à sa demande ont révélé, selon son avocat, Maître François Lafforgue, la présence de plusieurs antibiotiques.
Une erreur à la livraison
L’élevage compte 240 bovins au total. Une quarantaine d’animaux sont encore malades, six sont morts et cinq à six devraient être prochainement euthanasiés, selon le Collectif de soutien. Selon la coopérative, l’erreur « n’a pas eu lieu à l’usine de fabrication d’aliment. Il semble y avoir eu un dysfonctionnement lors de la livraison chez l’éleveur, au niveau du camion, qui a entraîné un mélange d’aliment pour lapins, supplémentés en antibiotiques, avec celui pour vaches laitières. »
Alertée, la coopérative a fait récupérer la livraison. Les services de l’État seront prévenus le 21 juin. Quant à l’éleveur, il exprime sa préoccupation quant à la qualité sanitaire des produits issus de son exploitation. Selon la plainte, « l’intentionnalité dans la mise en danger de la vie d’autrui » résulte de « la conscience des responsables de Triskalia du non-respect de ces obligations de sécurité et de conformité ».
Suspension de collecte
Dans un communiqué, Triskalia assure avoir « pris toutes les mesures pour éviter tout risque pour le consommateur », précisant que l’Administration « a validé ces mesures ». Elle explique avoir, par précaution, suspendu immédiatement de la collecte de lait, et avoir mis en place des analyses du lait et de l’aliment par un laboratoire agréé indépendant. Elle assure avoir également indemnisé l’éleveur pour le lait contaminé.
« Les analyses sur l’aliment livré ont révélé la présence de 3 antibiotiques : oxytétracycline, tiamuline et néomycine, détaille-t-elle dans son communiqué. Ces 3 antibiotiques entraient dans la composition d’un aliment pour lapin transporté par le même camion le 21 mars dans un compartiment différent. Les résultats d’analyse sur le lait ont conclu à une absence d’antibiotiques et la collecte du lait a pu reprendre le vendredi 30 mars 2018. »
Triskalia estime avoir « pris toutes les mesures pour éviter tout risque pour le consommateur. De plus, notre coopérative a rapidement mis en œuvre toutes les actions possibles pour accompagner l’éleveur. Des experts ont été mandatés par les assurances pour déterminer les causes, la responsabilité et le préjudice subi par les différentes parties. À ce stade, nous sommes en attente des conclusions des experts mandatés par les assurances. »