« La grande distribution, avec la complicité des gouvernements des 27 pays européens, a organisé la pénurie de beurre dont les consommateurs paient les conséquences aujourd’hui, accuse le Modef (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux) dans un communiqué du 8 septembre 2017. Selon le syndicat, les cours mondiaux du beurre ont bondi de 172 % en 20 mois, dopés par une demande bien supérieure à l’offre.
Un marché encadré
Le Modef estime qu’en parallèle, les producteurs ne peuvent plus couvrir leurs coûts de production, avec un prix du lait entre 307 et 336 €/1000 l. Il réclame au gouvernement les mesures suivantes :
- refuser que les prix agricoles soient fixés par les 10 % de détenteurs de la production mondiale. Cette dernière circule de continent en continent et doit cesser d’être jouée en Bourse et notamment à Chicago,
- sortir l’agriculture de l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
- permettre à chaque pays de décider en toute souveraineté sa politique agricole,
- réintroduire les quotas laitiers afin de réguler la production laitière,
- mettre en place des prix agricoles rémunérateurs garantis par l’État en fonction de l’évolution des coûts de production,
- appliquer la clause de sauvegarde sur les importations des produits laitiers,
- encadrer les marges des transformateurs, industriels et de la grande distribution,
- siéger dans les interprofessions, notamment le Cniel.
« Le Modef exige instamment des actes politiques forts pour maintenir au pays les travailleurs de la terre garants de notre souveraineté alimentaire, de la préservation de l’environnement et de la vie sur nos territoires », conclut le syndicat.