En 2018, 31 foyers infectieux de tuberculose bovine, dont vingt actifs, ont été comptabilisés en Dordogne. Au 10 novembre 2019, 19 cas ont été recensés. Des résultats jugés encourageants par les services de l’État lors du comité de pilotage en charge de la tuberculose du 13 novembre. Il faut désormais les consolider : « Une zone située dans un périmètre comprenant le sud de la Charente, le Sud-Ouest de la Haute-Vienne et le nord de la Dordogne concentre le nombre de foyers le plus important de l’Hexagone. Il faudra trois ou quatre ans pour confirmer cette diminution », a rappelé Fabrice Chevalier, référent national de la tuberculose au sein de la DGAL.

Depuis 2018, le plan d’action de la Dordogne (classé en zone 3 de surveillance) repose sur une détection plus efficace : prophylaxie réalisée sur des animaux âgés 18 mois au lieu de 24 mois. Seuls deux départements ont adopté cette pratique. La prévention a été renforcée, notamment par la mise en place des mesures de biosécurité : protection des bâtiments, clôtures, protection des points d’eau, modification des pratiques d’élevage.

« Il est indispensable que deux cheptels voisins ne se rencontrent pas. La double clôture est obligatoire et le partage de points d’eau est interdit. L’assainissement doit être rigoureux avec des mesures de maîtrise du risque de diffusion de la maladie », a poursuivi Franck Martin, chef du service de la santé et des protections animales à la DDCSPP. Un travail a aussi été engagé sur la faune sauvage.

Une expérience sur trois communes de la Dordogne

Pour éviter une contamination de la maladie de museau à museau, la Dordogne a souhaité aller plus loin. « Au début de 2020, nous lançons en partenariat avec la Safer de la Nouvelle-Aquitaine une expérimentation qui consiste à procéder à un échange parcellaire entre éleveurs pour réduire les risque de contamination. C’est une première nationale », a expliqué Franck Martin. Cette expérience débute sur trois communes de la Dordogne : Miallet, Saint-Saud-Lacoussière et Saint-Jory-de-Chalais.

« Nous y sommes favorables, mais il faut convaincre les éleveurs de l’intérêt de la mesure. Lorsqu’on touche au foncier, il y a beaucoup d’affectif. Nous allons débuter avec des éleveurs volontaires. Certaines exploitations n’ont pas de successeur, c’est plus facile. La Safer va prendre en charge les démarches administratives et notariales », a indiqué Nicolas Robert, éleveur et président du groupement de défense sanitaire (GDS).

Claude-Hélène Yvard