La justice doit trancher entre les offres déposées à la mi-avril par huit repreneurs, au regard notamment du sérieux de l’offre de reprise, de la pérennité de l’emploi et du paiement des créanciers. Outre ses dettes passées, Doux a été condamné il y a un mois à payer 82 millions d’euros de pénalités pour avoir reçu indûment des aides à l’exportation de l’Union européenne.
Sept propositions
Parmi les offres les plus remarquées, le groupe sarthois LDC a déposé une offre en s’alliant avec Terrena, le groupe saoudien Al-Munajem, premier client de Doux, et la société Les Volailles de Plouray.
Le projet de ce consortium permettrait de conserver 920 emplois sur 1 187. Il proposerait par ailleurs 418 offres de reclassement aux autres salariés de Doux, soit plus d’offres que de salariés pour ceux n’étant pas repris directement.
« Notre stratégie, c’est vraiment la reconquête des produits pour le marché français », avait expliqué Denis Lambert, le PDG de LDC, à l’issue d’un comité central d’entreprise (CCE) au siège du groupe Doux, à Châteaulin (Finistère).
Une société Yer Breizh, qui regroupe LDC, la Région Bretagne, Terrena, Triskalia et Al-Munajem, reprendrait les fermes d’élevage, le couvoir de La Harmoye (Côtes-d’Armor), le site de Bannalec (Finistère), soit au total 97 salariés.
Le saoudien Al-Munajem propose lui de reprendre l’abattoir de Châteaulin avec 347 salariés ainsi que 20 du siège. Outre l’usine de Châteaulin et le site de produits élaborés de Quimper, LDC propose enfin de reclasser quelques salariés du siège social.
Le volailler ukrainien MHP veut lui développer un projet qui « permettrait la sauvegarde immédiate d’environ 285 postes auxquels s’ajouteraient environ 430 postes » au démarrage d’une nouvelle unité de production à Châteaulin, pour laquelle MHP investirait 76 millions d’euros « d’ici à deux ans ».
Autre candidat, l’industriel britannique Chesterfield Poultry, spécialiste du poulet halal, propose de reprendre l’abattoir vendéen de Chantonnay et ses 145 salariés. Il a également déposé une offre pour le couvoir de L’Oie (Vendée) et ses 85 salariés, ainsi que pour l’usine d’aliments des Essarts-en-Bocage (Vendée) et ses 15 salariés. Soit 245 salariés au total.
L’allemand Saria, spécialiste de la valorisation des coproduits de viande, propose de reprendre la production de farine animale à Châteaulin avec 17 salariés. Le groupe Foch Investissement est lui intéressé par la reprise de 69 des 92 salariés du site de Plouray (Morbihan), contre 68 pour l’offre concurrente des Volailles de Plouray.