Prix du lait : Isigny-Ste-Mère vote 30 €/1 000 l de ristournes

Avec l’appréciation des cours du beurre et le développement de marchés de poudre de lait infantile en Chine, la coopérative d’Isigny-Ste-Mère a aujourd’hui le vent dans le dos. C’est ce qui ressort de son assemblée générale, qui a eu lieu le 7 avril 2018 à Isigny-sur-Mer. L’entreprise a voté à cette occasion un « treizième mois » pour ses producteurs, sous forme d’une ristourne de 29,39 €/1 000 l. Cette somme s’ajoute au prix moyen de 365,51 €/1 000 l (primes qualité incluses) pour un total payé d’environ 395 €/1 000 l.

L’entreprise annonce également le projet de construction d’une cinquième tour de séchage de 25 000 t de capacité destinée à la production de poudre de lait infantile. Montant de l’investissement : 60 millions d’euros. Les premiers coups de pioche pourraient être donnés d’ici à la fin de l’année, pour une mise en service en 2020. Cependant, « le projet n’a pas encore été validé par le conseil d’administration, ni par les employés », rappelle prudemment la direction.

Collecte insuffisante

Isigny a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires (CA) record de 373 millions d’euros, en hausse de 30 %. Son excédent brut d’exploitation a bondi de 63 %, à 40 millions d’euros (11 % du CA), laissant un excédent net de près de 20 millions d’euros (5,5 % du CA). En 2017, la collecte des adhérents a augmenté de 2,4 %, sous l’effet « d’une politique haute de prix d’acompte mensuel » et « d’une prime alimentation et race dans le cadre de l’AOP [appellation d’origine protégée beurre et crème Isigny NDLR] », détaille la laiterie.

Les livraisons des adhérents s’élèvent à 220 millions de litres (Ml), auprès de 421 points de collecte. La coopérative continue sa politique d’accroissement des volumes. Les possibilités de hausse des références laitières notamment pour ceux qui n’ont pas profité de cette possibilité de croissance ces dernières années, sont renouvelées. En 2017, l’entreprise a eu également recours à 44 Ml de laits extérieurs pour faire face à ses besoins, soit une hausse de 17 % par rapport à 2016.