L’embellissement d’un corps de ferme est très souvent assimilé aux plantations, potées, jardinières et massifs. « Pourtant, il y a bien d’autres choses à faire avant, si l’on veut obtenir un cadre de vie et de travail agréables », souligne Armelle Vinet, conseillère en aménagement paysager à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. S’appuyant sur son expérience auprès des agriculteurs, elle recommande en premier lieu de bien séparer l’espace familial de la partie professionnelle. « Je vois encore trop souvent des maisons d’habitation qui servent de rond-point aux tracteurs, poursuit la conseillère. Pour éviter cela, on peut tout simplement créer un axe de circulation qui va directement desservir l’exploitation. On peut aussi rétrécir l’accès à la maison en installant de grands pots. De cette manière, les camions ne passeront plus, par exemple. »

Ranger en lieux dédiés

Cette étape franchie, Armelle Vinet invite à empierrer les voies de circulation. « Après un décapage et une première couche de pierres, on déposera 15-20 cm de gravillons. Je conseille plutôt du 0/31,5, dont la poudre fait un colmatage qui tient bien dans la durée. Pour les voies les plus empruntées, comme celle qui mène du silo à la stabulation, le béton constitue une bonne solution. »

Ranger tout ce qui semble traîner est le troisième conseil de l’experte. À défaut de s’en débarrasser, « le mieux est de réserver un espace pour stocker la ferraille et, éventuellement, d’autres matériaux : des gravats, de la terre, du sable ou des gravillons… »

Les travaux préliminaires achevés, il est temps d’agrémenter les espaces libres. « Le plus simple reste la pelouse », estime Armelle Vinet, qui préconise d’aplanir au préalable les surfaces et d’utiliser des mélanges à pousse lente. « Surtout pas de fétuque, qu’il faudra tondre tous les quinze jours dans notre région. » La spécialiste déconseille les massifs dans l’espace professionnel : « Pour qu’ils restent beaux, il faut les entretenir et cela demande du temps. » Seule exception : quand l’aménagement est un garde-fou, comme chez cet agriculteur qui était tenté de remettre du matériel à cet endroit. Dans ce cas, « le massif a été la solution imparable », souligne-t-elle. Anne Mabire