En déplacement dans le Loir-et-Cher, le 22 juillet, Didier Guillaume a annoncé une série de mesures pour aider les agriculteurs touchés par la sécheresse. Mais, au fil des jours la situation s’aggrave. Aujourd’hui, 73 départements sont concernés par des restrictions d’eau et tous les syndicats s’entendent pour dire que des mesures d’urgence, autre qu’une simple avance de trésorerie, doivent être prises immédiatement.

Le Modef demande d’ailleurs que « les avances d’aides Pac soient versées au 16 août 2019 et non au 16 octobre 2019 car les éleveurs ont besoin de trésorerie pour acheter du foin et de la paille » et l’activation du Fonds national de gestion des risques afin de reconnaître les départements concernés au titre des calamités agricoles rapidement.

Une cellule de coordination

La FNSEA et JA (Jeunes Agriculteurs) rappellent qu’ils sont à pied d’oeuvre pour organiser les opérations de solidarité fourrage et demandent « urgemment la constitution d’une cellule de coordination réunissant la profession agricole et les transporteurs sous l’égide des ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur et des Transports. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour faciliter ces transports et en réduire les coûts », insistent les syndicats majoritaires.

Comme la FNSEA et JA, la Coordination rurale argumente en faveur « de dérogations immédiates » sur les règles de semis des Cipan (cultures intermédiaires piège à nitrate) et la possibilité de récolter toutes les jachères. La dérogation permettant de récolter les jachères des éleveurs est arrivée « trop tard » argue la Coordination rurale, et il est « aberrant de constater que les jachères des céréaliers ne peuvent pas servir aux animaux dans les départements en grandes difficultés ».

« Toutes ces dérogations peuvent s’inscrire dans le cas de force majeure et sont donc permises par les règles communautaires sur décision des États membres », ajoutent la FNSEA et JA.

Répondre à l’urgence

La Coordination rurale insiste enfin sur la nécessité de mettre en place à la fois des dégrèvements de taxe foncière sur le non-bâti, mais aussi des reports d’annuités en fin de tableau et de réactiver le fonds d’allègement des charges (Fac). Le syndicat évoque aussi des opérations de « maïs ensilage » qui pourraient être aidées financièrement par les conseils départementaux et régionaux.

La Confédération paysanne dénonce des mesures qui, pour l’instant, « ne répondent pas réellement à l’urgence ». Le syndicat demande la prise en charge des intérêts des prêts de trésorerie à court terme contractés par les paysans, mais aussi l’autorisation de faucher toutes les jachères et l’interdiction de l’approvisionnement des méthaniseurs avec toute récolte utilisable en fourrage.

Le syndicat demande à plus long terme au gouvernement d’aider les agriculteurs à adapter leurs systèmes à la nouvelle donne climatique avec un système mutualiste et solidaire de gestion des risques (lire notre article sur la réforme des outils de gestion des risques) et un meilleur stockage de l’eau.

Marie Salset