L’abattoir du Boischaut, à Lacs (Indre), a été racheté en 2020 par une coopérative d’éleveurs après une période de plusieurs mois d’inactivité. Mais l’ancienne équipe avait été visée le 2 novembre 2018 par une vidéo de l’association anti-élevage L214. Elle avait déposé une plainte pour maltraitance animale. Le tribunal de Châteauroux vient de rendre son verdict à l’encontre de l’ancien gestionnaire public de l’abattoir et de deux salariés.

Des infractions à l’environnement

Lors du procès le 20 janvier 2021, le parquet avait requis contre la communauté de communes La Châtre-Sainte-Sévère (Indre) 100 000 euros d’amende pour des délits environnementaux, ainsi qu’un total de 23 000 euros d’amende pour des infractions liées à l’abattage des animaux.

Finalement, elle a été condamnée le mercredi 7 avril 2021 à 86 000 euros d’amende par le tribunal de Châteauroux dont 75 000 euros concernent les infractions environnementales.

La communauté de communes était poursuivie notamment pour « exploitation par personne morale d’une installation classée non conforme à une mise en demeure », élimination illégale de déchets, et pour « abattage ou mise à mort d’animal dans un établissement d’abattage ne disposant pas d’installation et équipements conformes ».

Deux salariés de l’abattoir ont également été condamnés à des amendes de 2 100 et 500 euros. Ils étaient notamment poursuivis pour « immobilisation d’un animal, en vue de son abattage […], sans précaution pour lui éviter de souffrir » et « mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique, apprivoisé ou captif ». Lors du procès, les opérateurs avaient témoigné de leur manque de formation.

Une déception pour L214

Ce qui n’a pas manqué de décevoir L214. L’association juge « dérisoires » les sanctions à l’encontre de la communauté de communes. L’association regrette notamment que sur le total des amendes, seulement 2 000 euros concernent des « infractions relatives à la mise à mort des animaux », écrit-elle dans un communiqué.

« Deux mille euros d’amendes pour avoir infligé des souffrances évitables à des milliers d’animaux, ce n’est pas cher payé ! Les peines encourues pour ce type d’infractions sont si insignifiantes que cela revient à dire aux abattoirs : Vous pouvez enfreindre la loi, ce sera de toute façon moins coûteux que de faire des travaux ou d’investir dans du matériel aux normes ! », estime Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, dans le même communiqué.

Le nouveau projet de l’abattoir

Racheté par la coopérative d’éleveurs Scic Les Viandes du pays de la Châtre, l’abattoir du Boischaut a fait l’objet d’une rénovation importante. Il dispose de ses agréments pour l’abattage des espèces bovines, ovines et porcines.

Sa réouverture fait l’objet d’un fort soutien dans la région. La grande majorité des apporteurs historiques sont revenus sur le site, selon une déclaration à la presse locale de son président Arnaud Labesse.

Éric Young, avec l’AFP