«Le passage de la vente de gré à gré au cadran a redynamisé le marché, estime Hervé Portal, administrateur du marché de Saugues, en Haute-Loire. Les jeunes apportent plus volontiers leurs animaux, alors qu’ils étaient devenus plus réticents. » Le marché de gré à gré impose de négocier avec les acheteurs, et tous les jeunes vendeurs ne sont pas à l’aise avec cette contrainte. La vente au cadran chamboule les pratiques. Acheteurs et vendeurs ne sont plus en contact direct. Seuls les acheteurs suivent le chef des ventes, qui passe devant les lots d’animaux avec son chariot équipé d’une caméra et d’un ordinateur.
Vente de bovins
Les vendeurs sont regroupés dans une salle à part. Ils disposent d’un ordinateur pour accepter ou refuser l’enchère de leur lot. Ce fonctionnement est en place depuis le 18 novembre 2019, à l’initiative d’un groupe d’éleveurs motivés. « La formule du chariot qui se déplace dans les allées était la moins coûteuse », expliquent-ils. Elle a demandé 700 000 € d’investissement.
Le marché s’est aussi ouvert aux gros bovins tous les quinze jours depuis cette date. « Un lundi sur deux, entre cinquante et soixante broutards et vaches de réforme sont proposés à la vente, en plus des petits veaux et du marché ovin du vendredi », explique Didier Lebrat, président de l’association des éleveurs du marché au cadran. « Les marchés aux bovins les plus proches étaient dans le Cantal ou en Corrèze, poursuit-il. Et nous n’avions pas de repère pour les cotations. Au final, les effectifs ont été boostés de 20 à 30 %. Quelques anciens apporteurs reviennent même petit à petit sur le marché. »