La balance commerciale de l’Union européenne atteint 33,7 milliards d’euros en 2019, contre 28 milliards en 2018. En effet, les exportations de l’UE à vingt-huit sont en constante augmentation – estimées à 42 milliards en 2019 –, alors que les importations restent stables depuis 2016. « Cette hausse est intimement liée à la Chine, devenue, de loin, son premier client », note Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae (1). Alors que les envois vers l’empire du Milieu représentaient 4,9 milliards en cumul entre 2010 et 2018, ils ont bondi pour atteindre 10,5 milliards en 2019.
En détaillant par filière, « le marché communautaire doit ce résultat excédentaire aux secteurs laitier et porcin », poursuit l’expert. En 2019, la filière laitière européenne a dégagé un excédent commercial de plus de 22 milliards d’euros. La production porcine, en deuxième position, génère près de 10 milliards, tandis que le secteur avicole et celui des viandes bovine, ovine et caprine ne décollent pas. Mais derrière cette balance commerciale, « tous les États membres ne sont pas logés à la même enseigne. Les systèmes de production cachent une hétérogénéité forte, aussi bien dans les performances économiques qu’environnementales », nuance Vincent Chatellier.
Les Pays-Bas au premier rang
Au classement, les Pays-Bas figurent au premier rang, avec 13,7 milliards d’euros d’excédent commercial en 2019, tandis que la France occupe la septième place (4,2 milliards). « Le seul secteur qui a décollé à l’exportation – hors UE – est celui du lait, alors que les autres productions françaises sont restées à des niveaux plutôt stationnaires entre 2000 et 2019, relate l’ingénieur de l’Inrae. Un fait marquant est la détérioration commerciale de la France avec les autres États membres. En produits laitiers, le solde commercial s’est dégradé de 1,6 milliard d’euros en moyenne annuelle depuis 2010-2014. »
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.