«Nous allons lancer, dès le début du mois prochain, un projet de loi sur la question foncière, en associant tout le monde. » Didier Guillaume sera-t-il le ministre de la réforme foncière, attendue de longue date ? Devant les militants de la Confédération paysanne, le 17 avril à Tours, il a annoncé son souhait d’inscrire dans la loi « le zéro artificialisation des terres ». Et a ajouté : « La compensation agricole ne fonctionne pas, mais nous la ferons fonctionner. Les terres agricoles sont pour les agriculteurs et non pour les investissements capitalistiques. » Pourtant, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération pour encore quelques semaines, attendait davantage : « C’est un vide sidéral sur le renouvellement des générations. La moitié des paysans vont partir à la retraite dans dix à quinze ans. C’est un tremblement de terre ! Il nous faut un plan d’urgence rapidement. »
Un budget fort
Le ministre de l’Agriculture a réaffirmé sa volonté d’obtenir un budget fort et maintenu pour la Pac post 2020. « La France refusera de prendre dans le premier pilier pour mettre dans le second. » Il a mis en avant le verdissement du premier pilier et la mise en place obligatoire des éco-schemes, ainsi que la simplification des 2 900 critères de paiement des aides du second pilier. Il a rappelé le travail nécessaire sur un système assurantiel, ce qui lui a valu d’être sifflé par la salle. Néanmoins, la majorité des participants a apprécié cet échange franc et direct.