Lundi 26 février a été remis au Salon de l’agriculture le premier prix de l’information scientifique à destination du public, organisé par l’Académie d’agriculture. L’académicien Paul Vialle, ancien patron de l’Inra et président du jury, a expliqué qu’il avait été créé pour « lutter contre les fake news qui sont multiples dans nos domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement ».
« Un travail approfondi »
Le prix a été attribué à Nathalie Picard pour son article « Faut-il encore manger de la viande » paru dans l’édition de septembre 2017 du mensuel Science et Vie. « Derrière un titre lapidaire et interrogatif qui peut laisser pantois, c’est un travail extrêmement approfondi sur beaucoup d’aspects de l’élevage (économiques, santé, environnementaux, bien-être animal, etc.), à chaque fois regardant la thèse, l’antithèse, a commenté Paul Vialle. Elle a interrogé beaucoup de chercheurs renommés pour essayer de faire ressortir toute la complexité de ce dossier. Il n’y a pas de réponse, c’est à chacun de se la constituer à partir de ce qu’il a lu. »
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, qui lui a remis le prix, a expliqué l’avoir diffusé à la FNSEA aux membres du groupe bien-être animal. Ce groupe existe depuis 4 ans et regroupe des membres de 26 organisations travaillant sur le sujet qui « parfois sont pris dans le tourbillon médiatique avec des réactions épidermiques ».
Mention spéciale
Une mention spéciale a été décernée à notre consœur de la rédaction, Marie-Gabrielle Miossec pour son enquête parue le 23 juin 2017 dans les colonnes de La France Agricole, intitulée « Association de protection des animaux, comment elles mettent la pression sur l’élevage ».
« L’ensemble du jury a trouvé que c’était un dossier extrêmement fouillé dans un domaine peu connu, qui regarde l’arrière des cartes », a commenté Paul Vialle. Christiane Lambert a indiqué qu’elle avait lu également cet article de Marie-Gabrielle Miossec, étant abonnée, et qu’elle l’avait aussi distribué.
La présidente de la FNSEA a souligné que les deux thèmes récompensés s’adressent à un public extrêmement varié et portent sur des sujets de société extrêmement forts sur lesquels beaucoup de personnes s’expriment avec des convictions personnelles qui parfois conduisent à limiter l’objectivité. « Il est important que des journalistes fassent ce travail de thèse-antithèse puis laissent la liberté à chacun de décider en ayant un regard un peu plus éclairé. »