Depuis plusieurs semaines, les éleveurs de lapins se mobilisent à l’appel du syndicalisme majoritaire (lire l’encadré), inquiets de la détérioration de leur situation. La filière cunicole est confrontée à un recul structurel de la consommation de viandes en général, et à une désaffection particulièrement marquée vis-à-vis de la viande de lapin, peu prisée des jeunes générations. Le recul s’élève à 8 % pour l’année 2016 par rapport à 2015, soit 720 g par personne et par an, et s’accélère à -14 % au premier trimestre 2017. La chute est très marquée pour le lapin entier, et plus limitée pour les morceaux.

Repli constant

Reflet de cette désaffection, le cours du lapin vif a de nouveau chuté en 2016, s’établissant à 1,69 €/kg contre 1,74 €/kg en 2015 (- 2,9 %). Il a regagné quelques centimes pendant les quatre premiers mois de 2017 par rapport à la même période de 2016, à 1,82 €/kg en moyenne. Néanmoins, il reste inférieur de plus de 0,10 € à la période 2013-2015. Conséquence, « la production est en fort repli » depuis 2008, souligne Camille Deman, de l’Itavi (1). Elle atteindrait désormais 54 000 tonnes équivalent carcasse (tec), en retrait de 5,5 % en un an. La tendance s’accélère depuis le début de l’année 2017, avec des abattages en chute de 8,6 %. Au niveau du maillon élevage, cela signifie quelque 30 000 femelles en moins.

Seul point positif, le solde commercial s’améliore en 2016. Les exportations progressent de 15,8 % en volume et 12,2 % en valeur, la hausse vers l’Italie, notre premier client, faisant plus que compenser la baisse des achats de la Belgique, notre deuxième client. Les ventes aux pays tiers (États-Unis, Hong Kong et Suisse) progressent également. En parallèle, les importations ont reculé de 8,3 % en volume et 3,2 % en valeur.

Elsa Casalegno

(1) Institut technique des filières avicole, cunicole et piscicole.