«Dans le cadre du plan de relance, nous venons d’obtenir 41 000 euros pour acheter un camion frigo. Cela va nous faciliter le travail. En ce moment, nous livrons cent dix paniers par semaine dans une vingtaine de villages de la Montagne noire », raconte Sarah Ménager. Installée à Fontiers-Cabardès, dans l’Aude, cette décoratrice s’est retrouvée sans travail lors du premier confinement. Pour aider une maraîchère confrontée à la fermeture des marchés de plein air, elle a commencé à grouper des commandes de légumes dans son village. « Cela répondait à un besoin, explique-t-elle. J’ai rapidement été débordée ! » Heureusement, des bénévoles lui ont proposé leur aide. Puis, une jeune étudiante, Camille Clarenc, est venue l’épauler. « Nous avons alors rejoint une coopérative d’activité et d’emploi de Limoux qui nous a aidés à nous organiser », précise Sarah.

Manger local, un enjeu partagé

Aujourd’hui, Tout O’pré propose près de 300 produits locaux, fournis par trente agriculteurs. Les clients font leurs achats en ligne le week-end. Sarah répercute les commandes aux producteurs. Le jeudi, des bénévoles viennent l’aider à préparer les paniers dans un local mis à disposition par la mairie de Cuxac-Cabardès, puis à les livrer à des points relais dans chaque village.

« Depuis qu’il y a un frigo, je fournis 10 à 15 kg de viande en plus de la charcuterie séche », note Charlotte Burri, éleveuse de brebis et de porcs à Villardonnel. Lorsque Sarah l’a contactée pour élargir l’offre, elle a tout de suite adhéré à l’idée de créer une distribution de proximité. « Nous vendons un peu moins cher qu’en direct, car Tout O’pré prélève une marge pour couvrir ses frais. Mais celle-ci est moindre que dans les boutiques », note-t-elle. L’enjeu de manger local motive également les bénévoles. « Au fil des semaines, des liens se sont créés entre eux, chacun a trouvé sa place », se félicite Sarah. De quoi souder l’équipe, prête à relever le challenge dans la durée. Frédérique Ehrhard