« Améliorer la résilience des élevages est un enjeu fondamental », a souligné Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, dans une vidéo, s’excusant de ne pas avoir pu assister au congrès de la Fédération nationale ovine qui se déroulait à Vogüé en Ardèche le 19 avril. Le ministre estime que « l’agriculture est une solution face au changement climatique, via le stockage du carbone dans les prairies entretenues par les animaux ».

 

Dans la foulée, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a ajouté que « le secteur agricole n’était pas à la traîne. Les éleveurs s’adaptent depuis longtemps pour trouver des solutions pour faire face aux nouveaux contextes. Mais dans une société de défiance, il faut être en capacité de le prouver. »

 

La lutte entre les différents secteurs d’activité est rude. Celui des transports semble déjà avoir convaincu le présentateur de télévision Nagui. « Nous acceptons notre part de responsabilité, a ajouté Christiane Lambert. Mais notre secteur, n’est pas le plus gros émetteur de gaz à effet de serre comme le raconte Nagui à la télévision. L’agriculture est le troisième secteur émetteur derrière le transport et le logement. Il faut raisonner en termes de solde en introduisant les compensations de l’agriculture et en comptant les solutions que nous apportons, notamment pour capter le carbone dans les sols pour produire de la biomasse. »

 

 

Le congrès de la FNO. © M.-F. Malterre/GFA
Le congrès de la FNO. © M.-F. Malterre/GFA

La question de l’irrigation

Plusieurs programmes de recherche sont en cours pour trouver des solutions d’adaptation. Vincent Manneville, de l’Institut de l’élevage, a présenté trois d’entre elles. L’une consiste à introduire une ou deux espèces productives dans le but de construire un stock fourrager de sécurité de plus de six mois. Une autre piste abordée par l’expert vise à réaliser un inventaire floristique des prairies permanentes et de réaliser un sursemis sur les parties mécanisables avec des variétés moins sensibles au stress hydrique et aux températures élevées. « En tout cas, il faudra être assez comptable de ses stocks », estime l’expert.

 

Pour les éleveurs de la salle, l’irrigation n’est pas une solution suffisamment explorée par les Français. « Les Espagnols stockent dix fois plus de pluviométrie que nous. Résultat, ils produisent de la luzerne et nous la revendent », a lâché un responsable local.

 

Le problème avec l’irrigation, « c’est qu’une partie se retrouve dans l’atmosphère et c’est un élément qui contribue au réchauffement climatique », a précisé Vincent Manneville.

 

« Nous sommes peut-être un peu timides en France avec l’irrigation, a précisé Emmanuel Coste, l’animateur de la table ronde. En tant que producteur de nourriture et d’environnement, on peut pour sécuriser les systèmes en ayant une utilisation de l’eau raisonnable. »