Comme évoqué dans un communiqué de la Coordination rurale (CR) du 18 juillet, « les producteurs français doivent actuellement composer avec une pénurie de plants de pommes de terre ».

 

En effet, lors de la campagne de 2018, « la récolte en plants a été faible en raison de la sécheresse. Tout le monde n’a pas forcément reçu la variété ou les quantités souhaitées en 2019, insiste Martin Mascré, directeur de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). Avec dans certains cas des plants de variétés dont la richesse est plus faible en fécule ».

 

La CR demande donc qu’une « indemnisation juste soit versée aux agriculteurs concernés pour compenser le manque de qualité dû aux plants fournis », sans compter que « de moins en moins de solutions phytosanitaires sont mises à disposition pour lutter contre les pucerons, virus… », alerte Martin Mascré.

« Manque de transparence »

Au début de l’année, le syndicat avait dénoncé « le manque de transparence de la coopérative Vecquemont concernant la répartition et les prix des plants », ainsi que le fait qu’elle « facture les plants, mais c’est un industriel qui les livre, qui fait le suivi de culture et qui s’adresse par mail directement aux coopérateurs pour leur proposer des intrants ».

 

La coopérative Vecquemont propose d’indemniser les producteurs « sur la base des plants non levés ». Or, la CR demande « la généralisation d’une indemnisation sur une base de 40 tonnes à l’hectare ».

 

Pour Martin Mascré : « Les mesures sont généralement faites au champ en fonction de l’ampleur du litige. Le producteur est engagé par contractualisation. Donc si en plus des aléas climatiques, il y a des pertes liées aux défaillances des plants, c’est un souci. » Et de préciser que le service agricole est chez Roquette (seul client de Vecquemont) dans la mesure où la coopérative, dont l’UNPT a participé à la mise en place en 2011, a été créée « la plus légère possible avec un capital de base réduit. La gestion du plant est laissée à l’industriel car les risques sont non négligeables ».

 

Cette année, la sécheresse sévit à nouveau. « Les plants prennent des coups de chaud et vieillissent plus vite », poursuit le directeur de l’UNPT. Aussi, bien que les surfaces cultivées aient augmenté, « il faut deux ou trois ans pour mettre en place de nouvelles souches notamment plus résistantes au mildiou », conclut-il.