« La loi Egalim 2 a tout son sens, pour sécuriser le prix à la production et conforter le revenu des éleveurs », soulignait Michèle Baudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO) en clôture du congrès du syndicat; le 8 septembre 2022, au Puy-en-Velay, dans la Haute-Loire.
La filière laitière se prépare à l’entrée en vigueur de cette loi, le 1er octobre 2022, et propose un guide des bonnes pratiques contractuelles. Les travaux sur la filière de la viande se poursuivent, alors que sa mise en application est prévue pour le 1er janvier 2023.
Améliorer le revenu
« Même si les détails techniques peuvent faire peur, l’objectif principal de la loi est d’améliorer la qualité de vie et le revenu des éleveurs », a rappelé Alexandre Saunier, membre du bureau de la FNO lors de la table-ronde organisée à la fin du congrès.
Pour ceux qui sont en coop, il y a déjà des contrats. « Il y aura des adaptations à faire », explique François Monge, administrateur à La Coopération Agricole (LCA). Idem pour les organisations de producteurs non commerciales (OPNC). « La loi est accueillie avec une certaine crainte, explique Emmanuel Fontaine, président des OPNC. La notion de liberté qui est liée à la philosophie de l’OPNC est bousculée. Mais quand on prend un peu de recul on s’aperçoit que le contrat existe sur des volumes, des qualités, des durées… Il existe aussi de manière morale. Nous sommes dans une formalisation de ce que l’on fait. »
Dérogations
Des dérogations à la contractualisation obligatoire sont toutefois prévues. Elles concernent en particulier, les ventes directes aux consommateurs, les marchés physiques de gros de produit agricoles…
D’autres dérogations, comme par exemple une exonération pour les éleveurs dont le chiffre d’affaires annuel de vente est inférieur à 5 000 €, sont en cours de réflexion.
Négociations âpres
« Les négociations autour de la transparence des marges des différents maillons ne seront pas simples, avance Alexandre Saunier. C’est un grand changement de nos habitudes. »
Le jeune exploitant vise une rémunération à hauteur de 3 Smic pour les éleveurs et précise que « les personnes les plus critiques envers cette loi sont ceux dont la rémunération atteint déjà 3 Smic ».
Yannick Fialip, de la FNSEA, estime qu’il serait bon que les filières animales s’inspirent de la filière viticole pour négocier et communiquer autour de leurs produits : « Ils annoncent chaque année que leur dernière récolte est toujours la meilleure et qu’il y a peu de volume. Cela les met en position de force. Ils racontent une histoire autour de leur produit pour apporter de la valeur ajoutée. »