En raison de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement a reporté l’installation des conseils municipaux et l’élection des 30 000 maires, prévues entre le 20 et le 22 mars. Ceux en place et leurs équipes devront assurer une gouvernance intérimaire au moins jusqu’à la mi-mai.

Comme dans toutes les communes où un conseil municipal a été élu au premier tour des élections le 15 mars, la désignation du maire de Saint-Félix-de-Villadeix, commune de 327 habitants de la Dordogne, attendra donc. Lors du premier tour, les villageois ont élu onze conseillers, dont quatre nouveaux. Le maire, Philippe Gondonneau, ne se représentait pas pour des raisons de santé et il a sollicité l’éleveur Arnaud Bourgeois pour lui succéder. « Ce report est une bonne décision, estime ce dernier. C’est la meilleure : certains souhaitaient donner des procurations et ne voulaient pas se réunir. »

Préparer l’avenir

Arnaud Bourgeois travaille en bonne intelligence avec le maire sortant, pour que tout se passe bien. « On ne peut pas tenir de réunions ou rencontrer les gens, poursuit-il. Nous travaillons sur les affaires en cours au téléphone et par mail. Il me tient informé. Officiellement, les décisions lui appartiennent, mais il me demande mon avis. J’ai entièrement confiance en lui. La situation est inédite. On demande aux équipes de prolonger de deux mois. Cela n’a rien d’évident, y compris pour les administrés, car les anciens sont sur le départ, et les nouveaux ne sont pas en poste alors qu’ils sont élus. Il subsiste des inconnus. Le budget devait être prêt pour la mi-avril. »

Arnaud Bourgeois souhaite profiter de cette période pour préparer l’avenir avec les conseillers municipaux et la prise de responsabilités de chacun. En parallèle, l’éleveur doit continuer à gérer son exploitation, qui subit les premières incidences liées au coronavirus Covid-19. Sa production de viande et de volailles, transformée sur l’exploitation, est commercialisée en vente directe. La clientèle de restaurateurs ne peut plus travailler. Les livraisons chez les particuliers ont diminué par mesure de précaution, si bien que les animaux doivent demeurer plus longtemps à la ferme.

Claude-Hélène Yvard