«Pendant que le préfet Mailhos écrit “Faîtes des lacs”, nous sommes convoqués au tribunal pour le lac de Caussade », s’agace Serge Bousquet-Cassagne, le président de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. À l’origine de son courroux, un courrier du 9 octobre adressé par le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes à ses fonctionnaires, les sommant d’identifier rapidement cent projets prioritaires de retenues collinaires. Or jusqu’en octobre 2018, le préfet Mailhos officiait en Occitanie et il était nettement moins enthousiaste à l’idée de stocker l’eau pour l’irrigation. Il est même le torpilleur principal du projet du lac de Caussade, porté par la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, selon son président.
« Le chef de l’État compte sur nous »
« On nous a mis des bâtons dans les roues avec les projets de territoire, qui n’étaient qu’une façon d’enterrer en grande pompe un dossier de retenue d’eau. Et voilà que le préfet demande à ses fonctionnaires de trouver une centaine de lacs en se basant sur un document-protocole datant de 2011. Bien entendu, il s’affranchit ici totalement des projets de territoire », fustige Serge Bousquet-Cassagne. À la fin de la lettre de Pascal Mailhos, une phrase manuscrite : « Le chef de l’État compte sur nous », confirme que le préfet de la région a retourné sa veste sur l’injonction d’Emmanuel Macron. Selon Serge Bousquet-Cassagne, Pascal Mailhos serait le seul préfet de région à avoir communiqué ce type d’instruction pour développer des retenues collinaires en ne se situant plus dans le cadre de projets de territoire. Un empressement qui a pour origine un entretien entre le haut fonctionnaire et le président de la République au dernier Sommet de l’élevage.
Serge Bousquet-Cassagne a adressé un courrier à la préfète du Lot-et-Garonne en rappelant les règles d’égalité de traitement des citoyens. Corinne Le Gall