Le 13 juin, la Cooperl a inauguré, sur son site de Lamballe, la pièce maîtresse de sa stratégie d’économie circulaire : un méthaniseur d’une capacité de 156 000 t/an. Baptisé Émeraude bio-énergie, il fonctionne à partir d’effluents d’élevages des adhérents et des eaux résiduaires de l’abattoir. Le biogaz produit (79 millions de kWh/an) sera injecté dans le réseau GRDF et couvrira l’équivalent de 75 % de la consommation en gaz de Lamballe (3 100 logements). Outre sa taille, la particularité de l’équipement est qu’aucun digestat ne sera épandu, libérant 2 000 à 3 000 ha de terres épandables.
Grâce aux technologies mises en place (stripping, évapo-concentration), 100 % des déchets vont être valorisés sous forme de fertilisants vendus dans des régions de grandes cultures et l’eau pure sera réexploitée (100 000 m3). Actuellement, 120 fermes de la zone approvisionnent le méthaniseur. Les éleveurs ont installé un système de raclage sous caillebotis qui permet une séparation du liquide et du solide pour éviter la formation de lisier, conserver le pouvoir méthanogène et faciliter la collecte des fèces.
Vingt-cinq ans d’innovations
Le leader du porc en France a investi 17 M€ (dont 2 M€ d’aides de l’Agence de l’eau et de l’Ademe) dans ce méthaniseur. Depuis vingt-cinq ans, ce sont près de 200 M€ qui ont été investis dans des innovations : « Stations de traitement biologiques dans les élevages, développement de Fertival (engrais organiques), traitement des eaux, incinérateur pour brûler les graisses animales… Émeraude bio-énergie n’existerait pas sans les investissements des éleveurs et le développement de technologies durant toutes ces années. Chaque métier génère un coproduit qui devient une ressource », a résumé Franck Porcher, directeur Cooperl environnement. « Ce méthaniseur est la solution pour l’élevage de demain, a assuré Emmanuel Commault, directeur de la Cooperl. Il offre de pérenniser un modèle durable en créant de la valeur, car produire propre coûte cher : 7 à 9 % du coût de revient d’un porc. » Isabelle Lejas