Dans la Marne, le manque d’eau, le gel de mai et la canicule de fin juin ont conduit à des rendements variant du simple au double, et inférieurs à la moyenne.

Ainsi, en moyenne, le blé affiche 83 q/ha (de 50 à 110 q/ha), l’escourgeon 77 q/ha (50 à 100 q/ha), l’orge de printemps 65 q/ha (25 à 75 q/ha), le colza 42 q/ha (25 à 53 q/ha) et le pois de printemps 40 q/ha seulement. La qualité est globalement au rendez-vous, sauf en escourgeon où 40 % dépassent les 11,5 % de protéines, posant un problème en malterie. Pour ceux qui ont subi la sécheresse, la récolte 2017 s’ajoute aux mauvais rendements de la moisson 2016.

Endettement de 2 000 €/ha

Quelle que soit la région – Champagne crayeuse, zone Brie-Tardenois ou l’est de la Marne –, un certain nombre d’exploitations ne disposent plus de ressources suffisantes pour faire face aux annuités. En 2015, en Champagne crayeuse, 14 % étaient dans cette situation. Après la mauvaise récolte 2016, ce taux est passé à 45 %. « On peut espérer redescendre à 20-30 % pour 2017 », a souligné Olivier Josselin, de FDSEA conseil, le 6 septembre, lors d’une conférence organisée en partenariat avec AS Entreprise et la chambre d’agriculture.

Dans les régions périphériques, la situation est plus délicate : on passe d’un excédent brut d’exploitation (EBE) insuffisant pour 22 % des exploitations en 2015 à 58 % en 2016 dans l’est de la Marne, et pour 20 % à 72 % dans la zone Brie-Tardenois. « À la suite de 2016, l’endettement est en hausse de 40 % dans les zones périphériques pour atteindre 2 000 €/ha, a-t-il précisé. La Champagne crayeuse aurait réussi à le contenir autour de 1 500 €/ha. »

En système grandes cultures, le résultat courant prévisionnel 2017 serait de 325 €/ha en craie (pour un EBE de 590 €/ha), 147 €/ha en Brie-Tardenois (EBE de 444 €/ha) et 94 €/ha dans l’Est (EBE de 396 €/ha). « Les régions périphériques vont devoir redéfinir leur stratégie d’investissement en fonction du potentiel de leurs terres et non plus par comparaison à la Champagne crayeuse, a conclu Olivier Josselin. Cette dernière va devoir, de son côté, intégrer la fin du filet de sécurité des quotas betteraviers. »