«Dès mon arrivée à la ferme, mon père et moi, nous avons fait le choix de mieux valoriser le prix du lait en pariant sur la transformation en yaourts, la vente directe et la mise en valeur des produits du terroir, témoigne Élodie Augeau, en Gaec à Vendays-Montalivet (Gironde). Nous ne sommes plus que deux exploitations laitières dans ce secteur. Nous avons donc des craintes concernant la collecte. » À 26 ans, la jeune agricultrice a des projets plein la tête : elle voudrait étoffer sa gamme par des glaces et des fromages et commercialiser ses produits aux épiceries et cantines locales. Pour accroître sa production et atteindre un objectif de chiffres d’affaires de 150 000 € en vente directe, Élodie a besoin d’un nouvel outil de transformation. Mais la mauvaise nouvelle est tombée le 26 décembre dernier : la demande de permis de construire a été rejetée. L’explication vient de la loi littoral. Vendays-Montalivet est une station balnéaire. Pourtant, l’exploitation de Francis et Élodie Augeau est entourée de prairies naturelles et de pins. L’océan est à 4 kilomètres.

Le projet consiste à créer une extension d’une grange existante, de 6 × 13 m, entourée de bardage de bois. L’investissement représente 120 000 € avec les équipements, dont une partie est financée par des prêts JA, acceptés par la banque.

« Nous avons passé beaucoup de temps à constituer notre dossier, à travailler les plans avec l’architecte, à monter le financement, sans compter la partie administrative conséquente. Nous avions reçu au préalable les avis favorables de la mairie, de la communauté de communes et du rapporteur de la commission. Nous étions plutôt confiants. Au final, on nous dit non », retrace Francis Augeau, dépité. Les deux exploitants ont du mal à en comprendre les raisons.

Intégration paysagère

« Les membres de la commission ont compris l’intérêt économique du projet, mais certains jugent l’intégration paysagère du bâtiment insuffisante. En résumé, il faut repartir de zéro », ajoute la jeune femme. Dans l’idéal, il faudrait que le Gaec présente un nouveau dossier pour le 26 janvier, date de la prochaine commission. Un délai impossible à tenir. Une autre option est actuellement à l’étude : créer le laboratoire dans la grange existante. « C’est une piste de réflexion, mais elle n’est pas idéale : elle est moins confortable et elle diminue notre capacité de stockage de matériels », précise Élodie. Le temps presse. Le Gaec joue une vraie course contre la montre : si les associés ne prennent pas une décision très vite quant aux travaux à réaliser, ils risquent de perdre les bénéfices des prêts bonifiés.