Derrière les graminées porte-graines

« On n’a pas de solution chimique », explique Eddy Bolaert, agriculteur à Charmoy, dans l’Aube, déplorant les attaques de hannetons sur ses betteraves. « 2 hectares sur 45 sont complètement perdus. L’année dernière, un de mes voisins à perdu 7 des 44 hectares de sa sole betteravière. »

 

Le travail du sol comme seule arme

Dans la majorité des cas, ce ravageur apparaît sur des cultures de betterave implantées derrière une graminée porte-graines, explique Pascal Amette, responsable régional sur la Champagne et l’Yonne pour l’Institut technique de la betterave (ITB). Connu pour apprécier les prairies, le vers blanc profite du non-travail du sol lié aux graminées fourragères.

 

Eddy Bolaert constate aussi des dégâts dans sa culture de fétuque porte-graine et dans ses céréales : « Les hannetons mangent le plateau de tallage. » Le responsable régional de l’ITB conseille donc d’implanter une ou plusieurs céréales après la graminée fourragère et d’utiliser le travail du sol pour diminuer la pression parasitaire.

 

Dégâts causés par les hannetons dans un champ de betteraves. © Eddy Bolaert
Dégâts causés par les hannetons dans un champ de betteraves. © Eddy Bolaert

 

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Une pression très localisée

Pascal Amette constate que la présence du vers blanc ne concerne que quelques microfoyers situés dans l’Aisne, la Marne et l’Aube et une dizaine de producteurs. « Le problème est donc négligeable au niveau national, mais pour les producteurs concernés, les conséquences peuvent être catastrophiques. Sur les zones touchées, 90 % des racines meurent. »

 

 

Ce parasite, réapparu depuis une dizaine d’années, avait déjà touché les campagnes françaises dans les années 1950. En 1949 par exemple, un grand plan de lutte avait été déployé dans l’Eure.

 

« Les betteraves continuent de mourir, attaquées par la racine. Le sol se découvrant laisse la place aux adventices ! » © Eddy Bolaert
« Les betteraves continuent de mourir, attaquées par la racine. Le sol se découvrant laisse la place aux adventices ! » © Eddy Bolaert

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