Le format de l’intervention qui a eu lieu ce 14 février 2017 était original. Quatre éleveurs, en direct de leur exploitation via Skype, ont présenté leur métier et leurs fermes aux journalistes. « Aujourd’hui, ce sont les éleveurs qui vont vous faire partager leur quotidien et répondre à vos interrogations », a présenté Christiane Lambert, la première vice-présidente de la FNSEA. Si des problèmes techniques ont perturbé cette première, gageons que cette idée sera reprise lors de prochaines opérations.

« Il faut différencier les animaux entre eux »

Le philosophe Francis Wolff a ensuite pris la parole pour apporter son point de vue sur les polémiques actuelles. « Il ne faut ni personnifier, ni chosifier les animaux. La seule voie, c’est donc de différencier les animaux en fonction des relations que nous entretenons avec eux », a-t-il expliqué. Il définit trois types de relations qui impliquent chacune un contrat moral différent :

  • Les animaux de compagnie avec lesquels nous partageons une relation affective ;
  • Les animaux de rente que nous élevons pour leur viande, leur lait… et à qui nous devons la bien traitance ;
  • Les animaux sauvages envers lesquels nous avons des obligations écologiques (lutter contre les disparitions ou les surpopulations pour maintenir les équilibres).

« Les polémiques actuelles tirent leur origine du fait que la grande majorité des citoyens ne vivent qu’au contact des seuls animaux de compagnie », estime Francis Wolff. Ils jugent le rapport qu’entretiennent les éleveurs avec les animaux de rente à l’image des rapports qu’eux-mêmes entretiennent avec leur chien ou leur chat. De là naissent les incompréhensions réciproques. »

Valérie Scarlakens