«L’élevage intensif, c’était la rationalisation des méthodes d’élevage et l’accession de tous à l’alimentation carnée. Certains acteurs agro-industriels le remettent cause, alors qu’ils ne rémunèrent pas les éleveurs au coût de production. Ensuite, sur les poules en cages comme sur les volailles de chair, les normes ont évolué plusieurs fois.

Les associations welfaristes visent une meilleure prise en compte du bien-être animal. Elles veulent aller un peu trop vite, en étant parfois déconnectées des capacités d’adaptation de la filière. Essayons de faire converger vers des réalités les évolutions de la législation. Il y a aussi la limite du prix. Est-ce que des importations moins chères, avec moins de contraintes, prendront la place de nos productions ?

En discutant avec les professionnels, on va vers la construction de bâtiments sans cages pour les pondeuses. Y compris avec des poules au sol. Nous devons sortir de l’émotion permanente : en plein air, la question du prix de l’œuf se pose, mais également du foncier, disponible ou non.

Les consommateurs ont un droit de regard sur ce qu’ils mangent. Ceux qui défendent l’élevage dans les médias doivent avoir un discours mesuré, argumenté.

Une proposition de loi sur le bien-être est en préparation chez certains députés LREM, dont Loïc Dombreval. Je préférerais des mesures ministérielles. J’ai toujours plaidé pour que cela se fasse en coopération avec les filières, dans des délais cohérents. Posons-nous calmement, regardons ce que dit la science. Encore faut-il que les filières se saisissent du sujet. Sinon les ONG vont pousser à la réglementation. Et ce ne sera jamais assez.

Sur l’abattage rituel, il faut avancer avec les religions. Sinon, il y a le risque d’importation de viande halal ou casher.

Le président de la République est un pragmatique. Je pense que sa position, c’est plus ou moins celle que je défends, à savoir qu’on n’est pas là pour imposer de façon péremptoire. »Propos recueillis par M-G. Miossec et R. Aries