« Ce sont les pluies annoncées qui pèsent sur les prix », commentait Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage. Les agriculteurs et les opérateurs ont en effet les yeux rivés vers le ciel depuis plusieurs semaines, en raison du déficit hydrique qui touche de nombreuses régions de l’Europe et jusqu’au bassin de production de la mer Noire. Les précipitations enregistrées la semaine dernière ont été, de l’avis général, notoirement insuffisantes.

 

Le dernier rapport du baromètre CéréObs, de FranceAgriMer, a d’ailleurs dégradé la proportion de conditions de culture du blé français, « bonnes » à « très bonnes », à la fin de la semaine dernière, à 58 %, contre 61 % la semaine d’avant. La baisse est de 21 points par rapport à l’an dernier à la même époque.

Une annonce prévue

Quant à l’annonce dimanche, par la Russie, de suspendre de ses exportations de blé, « c’était prévu » et déjà « pricé » par le marché, soulignait Damien Vercambre. « Ils suspendent officiellement parce qu’il y a eu beaucoup de demandes sur mai-juin. L’essentiel des transactions sont maintenant contractualisées sur cette fin de campagne, à l’image de la Russie et son quota de 7 millions de tonnes imposé depuis le 1er avril », indiquait pour sa part le cabinet Agritel.

 

« Ainsi, les exportateurs ont enregistré leurs certificats (d’exportation, NDLR) pour le reste de la fin de la campagne, sans grande surprise. Quatre millions de tonnes auront été contractualisées en avril et trois millions de tonnes de certificats enregistrés pour la période mai-juin », ajoutait Agritel. « C’est un peu comme l’Iran qui dit aujourd’hui qu’il va acheter 3 Mt de blé, alors qu’ils l’avaient annoncé en janvier », concluait Damien Vercambre.

 

Peu avant 17h00 sur Euronext, la tonne de blé reculait de 1,50 euro sur l’échéance rapprochée de mai, à 196,25 euros, et de 2,50 euros sur septembre, à 187,50 euros.

 

La tonne de maïs, quant à elle, était stable, inchangée sur juin, à 166,25 euros, et sur août, à 169,00 euros.