Les cours du blé étaient en légère baisse mercredi après-midi, au lendemain d’une nette hausse des cours, notamment à Chicago.
La révision à la baisse des estimations de récoltes en Australie, évoquée par les traders américains pour expliquer la hausse des cours à Chicago, puis sur Euronext, était « très proche des anticipations des analystes, connues depuis plusieurs mois », relativise le cabinet Agritel dans une note. « Il faut probablement voir dans cette hausse des raisons techniques, voire spéculatives, au regard de l’activité des fonds. »
« C’est vraiment une année très forte en termes d’exportations », a salué Éric Thirouin, président de l’association des producteurs de blé AGPB, dans un entretien à l’AFP. Il a souligné la vente, ces derniers mois, de quelques centaines de milliers de tonnes de blé à la Chine, un marché inhabituel pour la France.
S’il n’a pas éludé les tensions sino-américaines qui ont pu avantager les Français, jusqu’à la conclusion d’un accord commercial, il a formé le vœu que ce débouché se pérennise.
« Si les Chinois se sont tournés vers la France, c’est aussi pour nos qualités et la traçabilité de nos produits. On espère que ce qu’on a pu livrer va les convaincre qu’il est nécessaire de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier et que la provenance France fait partie aussi des destinations importantes pour l’avenir de la Chine », a déclaré M. Thirouin.
« Au-delà de l’épisode actuel dramatique de santé en Chine, quand on voit les courbes d’évolution de la population chinoise et de consommation, surtout, je pense qu’il y a de la place pour ce marché-là », a-t-il ajouté.
« Encore faudra-t-il produire une aussi belle récolte que l’an dernier, ce qui semble fortement compromis compte tenu des épisodes de pluies qui ont touché la façade ouest du pays au moment des semis », a rappelé Eric Thirouin, évoquant un recul de 6 % des surfaces selon l’institut technique Arvalis.
« C’est autant de blé en moins qu’il y aura à commercialiser l’année prochaine », a-t-il regretté, se refusant toutefois à tout pronostic de rendement à ce stade car à l’heure qu’il est, « les conditions ne sont pas idéales ».
Peu avant 17h00 sur Euronext, la tonne de blé perdait 0,75 € sur l’échéance de mars à 195,25 € et sur celle de mai à 193 €.
La tonne de maïs, elle, gagnait 0,50 € sur le contrat de mars à 169,75 € et était en recul de 75 centimes sur celui de juin à 172,50 €.