Depuis l’arrivée de quatre robots en 2022, le Gaec du Télégraphe à Saint-Ovin, dans la Manche, est passé progressivement de 2,1 à 2,6 millions de litres de lait de production annuelle. Lorsqu’Aurélien Lepileur s’installe en 2016 aux côtés de son père, Florent, la surface et le troupeau s’agrandissent petit à petit, passant de 130 hectares et 130 prim’holsteins à 175 hectares et 240 vaches laitières, jusqu’à saturation du bâtiment en 2022.

Face aux trois heures de traite matin et soir et à la difficulté de fidéliser un salarié pour cette tâche, le père eet le fils se tournent vers la traite robotisée. « Nous avons ensuite décidé d’augmenter la production de lait par vache pour rentabiliser l’investissement », partage Aurélien. Les volumes ont bondi de 10 % rien qu’avec l’arrivée des robots.

11 euros par vache et par jour

Mais à un tel niveau de production, « la gestion est très pointue, souligne Aurélien. Nous nous sommes entourés d’un consultant en nutrition indépendant pour augmenter la productivité par vache. » Résultat, le niveau d’étable s’est hissé de 10 000 à 12 000 litres en deux ans et demi. Les éleveurs ont choisi d’arrêter le pâturage. Une ration mélangée et densifiée en énergie avec un coproduit, de la farine de blé dur de type gruau est distribuée deux fois par jour à l’automotrice. Elle est complétée par de l’aliment au robot. Les éleveurs dégagent une marge sur coût alimentaire tournant autour de 300 €/1 000 l, soit 11 euros par vache et par jour.

« Ce qui nous a aidés, c’est aussi le travail autour de l’intervalle vêlage- vêlage (IVV) », poursuit le jeune éleveur. L’arrivée des robots a ainsi permis une baisse de l’IVV de 20 jours, à 390 jours, grâce à un élément clé : le Herd Navigator de DeLaval. Ce système permet de mesurer de taux de progestérone dans le lait pour repérer les chaleurs et les gestations. Acheté d’occasion, il a coûté 12 000 euros. « C’est un vrai gain de temps », se réjouit Florent. Dans le futur, « la production restera stable, anticipe Aurélien. Le confort du bâtiment est à améliorer mais nous avons investi pour sept à dix ans, nous y allons étape par étape. »