Lancé l’année dernière au moment du Salon de l’agriculture, le label « Au cœur des sols » de l’Apad (Association pour la promotion d’une agriculture durable) fête sa première année d’existence : l’occasion pour ses représentants de faire le bilan de l’année 2020 et de présenter les perspectives à venir, lors d’un séminaire en ligne tenu le 5 mars 2021.
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Plus de 250 demandes pour la labellisation
Après un travail de coconstruction collectif autour du label, « l’aboutissement est positif grâce à une bonne adhésion des agriculteurs », souligne Sylvain Delahaye, membre du comité de pilotage du projet sur le label. En effet, plus de 250 demandes de labellisation sont parvenues à l’Apad depuis l’année dernière. En 2020 et malgré le contexte sanitaire qui a retardé la réalisation des audits, 170 exploitations ont été labellisées, soit un taux de réussite de 92 % « qui montre que le label est assez adapté aux pratiques des agriculteurs ».
« Le référentiel est basé sur un système à points, le minimum pour être labellisé étant de 45 points sur 80 », précise Thibault François, chargé de mission sur le label à l’Apad. Des critères sont à respecter a minima (correspondant aux trois piliers de l’agriculture de conservation : travail du sol réduit, couverture maximale du sol et diversification des cultures dans la rotation). Des critères complémentaires permettent ensuite de gagner les points nécessaires. « Ce référentiel est à considérer comme un outil d’amélioration continue pour les agriculteurs », précise François Mandin, président de l’Apad.
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Le crédit carbone comme perspective de valorisation
La valorisation économique sera un des dossiers de travail de 2021 que « tout le monde attend », indique Sylvain Delahaye. Les réflexions se portent sur la rémunération pour services environnementaux au travers des crédits carbone, sur des projets déployés en partenariat avec des entreprises et des collectivités. Des pistes sont également envisagées avec les filières agroalimentaires pour apporter une rémunération supplémentaire à la production. « Nous avons la contrainte des volumes sur lesquels le label ne peut pas répondre pour le moment, mais de petites initiatives de territoire avec des interlocuteurs locaux pourraient se dégager », précise Sylvain Delahaye.
Une ouverture à d’autres groupes partenaires
Initialement déployé pour les adhérents des groupes Apad locaux, le dispositif est désormais ouvert à d’autres structures partenaires du Réseau rural ACS : un moyen de mobiliser plus sur un label « qui n’a de sens que si les agriculteurs le prennent en main », indique François Mandin. « La mise en mouvement caractérise la création de ce label : nous avons démarré la locomotive, nous souhaitons maintenant que d’autres agriculteurs montent dans le train », conclut le président.