Les producteurs bio de la Région Centre-Val de Loire retrouvent peu à peu le sourire. En 2025, la demande est bien présente et les ventes sont reparties. Des grossistes craignent de ne pas avoir suffisamment de légumes frais, de porc ou de lait. C’est le cas de Clément Aribaud, président de la coopérative Bio Centre Loire, qui commercialise des fruits et des légumes : « Nous avons connu une baisse de chiffre d'affaires de 25 % en 2022. Mais depuis 2024, la croissance est revenue et nous recherchons des producteurs. »

Des cessations d'activité

En 2023, 99 exploitations sur 1983 ont cessé leurs activités bio : 50 % ont arrêté de produire et 50 % se sont déconverties. Avec à peine 5 % des surfaces agricoles régionales en agriculture biologique, la SAU a chuté de 1,7 % en 2023 par rapport à 2022, pour atteindre 111 197 hectares. L’observatoire régional de l’agriculture biologique a étudié ce déclin.

Marine Carassai, conseillère en territoires, en dévoile les grandes lignes : « La moitié des déconversions concernent des fermes engagées en bio depuis 5 à 15 ans, surtout en céréales. Le Cher et le Loir-et-Cher sont très touchés. » Si 60 % des répondants conservent des pratiques bio sans certification, 80 % ne comptent pas y revenir. Après ce tableau morose en 2023, les déconversions semblent stables au début de 2025.

Des contrats, amortisseurs de crise

La filière laitière bio a été l'une des plus affectées au niveau national. Dans la Région Centre, même si Biolait est toujours en difficulté, les déconversions ont été peu nombreuses contrairement aux régions de l’Ouest. Comment l’expliquer ? Pour Sébastien Prost, responsable bio à la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH), le contrat tripartite pluriannuel (de 3 à 5 ans), a joué le rôle d’amortisseur de crise.

« Ces contrats fonctionnent bien car l’industriel, le distributeur et le producteur acceptent de donner leurs chiffres. » En 2023, au cœur de la crise, le prix du lait a ainsi été augmenté de 540 à 580 €/1 000 l en raison de la hausse des charges. Aujourd’hui, la laiterie recherche des producteurs bio.

Aude Richard