Des aides conditionnées pour les conversions en bio

La FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) demandent, dans un communiqué du 17 avril 2024, une « vision stratégique pour accompagner les agriculteurs [biologiques] et freiner la vague de déconversions ».

Les conditions de sortie de la crise

Si les deux syndicats saluent qu’une enveloppe supplémentaire de 90 millions d’euros d’aide d’urgence ait été débloquée en mars dernier par le gouvernement, ils en déplorent l’insuffisance du montant. « En l’état, l’enveloppe ne sera pas capable de freiner la vague de déconversions », écrivent JA et FNSEA qui demandaient 150 millions d’euros d’aide.

Pour sortir de la crise et relancer l’agriculture biologique, les syndicats demandent que l’aide à la conversion soit désormais conditionnée à une contractualisation sur le volume, le prix et la durée, ou bien à une étude de marché en vente directe.

Ils rappellent également l’importance du bon respect des lois Egalim dans la restauration collective, ainsi que le rôle d’une communication continue auprès des consommateurs pour relancer le marché.

Les installations se poursuivent, selon la Fnab

Auditionné le 16 avril dernier à l’Assemblée nationale au sujet de la perte de la souveraineté alimentaire de la France, Philippe Camburet, président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), a confié que le solde entre les départs (déconversions et départs à la retraite) et les arrivées dans le secteur du bio devait être encore positif pour l’année 2023. « Globalement, l’agriculture biologique continue sa percée grâce aux installations », a-t-il justifié. Une tendance qui devrait être prochainement confirmée par l’Agence bio.

Interrogé sur le sentiment d’avoir conduit certains producteurs dans une impasse par des politiques trop incitatives à l’installation en agriculture biologique, le président de la Fnab s’est défendu. « L’échec, c’est la consommation qui chute, c’est la loi Egalim, c’est le débouché qui disparaît, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, la Pac n’est pas au rendez-vous de ce filet de sécurité pour toutes les filières. Pour l’agriculture biologique, on nous a dit “Circulez, il n’y a rien à voir”. »